L’Ukrainienne Susana Jamaladinova, connue sous le nom de Jamala, gagnante de l’Eurovision lors de la dernière édition, à Kiev en mai 2016. | Roman Baluk / REUTERS

Les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont interdit d’entrée sur le territoire ukrainien pour trois ans la candidate russe à l’Eurovision, dont la prochaine édition se tiendra le 13 mai à Kiev, lui reprochant d’avoir donné un concert en Crimée. « La décision vient d’être prise », a déclaré par téléphone une porte-parole du SBU, Olena Gitlyanska.

Le vice-ministre des affaires étrangères russe, Grigori Karassine, a immédiatement dénoncé une décision « révoltante ». « Nous devons respecter les lois du pays hôte, mais nous sommes profondément déçus par cette décision qui va à l’encontre de l’esprit du concours et de la notion d’accueil qui fait partie de ses valeurs », a déclaré de son côté l’Union européenne de radiodiffusion (EUR), qui organise l’Eurovision.

Tensions politiques

Julia Samoilova, jeune femme handicapée en fauteuil roulant, a été sélectionnée il y a dix jours par la Russie pour interpréter lors de la compétition musicale une ballade romantique intitulée « Une flamme brûle ». Agée de 27 ans, Julia Samoilova est notamment connue pour avoir chanté lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Sotchi, en 2014.

Sa sélection avait été dénoncée par certains Ukrainiens, la chanteuse ayant participé en 2015 à un concert dans la péninsule de Crimée, annexée par la Russie au printemps 2014. Pays hôte du concours grâce à sa victoire lors de l’édition 2016, l’Ukraine avait ensuite averti qu’elle s’apprêtait à interdire l’entrée sur son territoire à Ioulia Samoïlova, dénonçant une « provocation » russe.

Le concours de l’Eurovision est régulièrement agité par des tensions politiques. La Russie et l’Ukraine sont pour leur part à couteaux tirés depuis l’annexion par Moscou de la Crimée, suivie par un conflit armé dans l’est de l’Ukraine.

La performance de l’Ukrainienne Jamala lors du concours de l’Eurovision
Durée : 03:18