Dans un lycée de Nantes (photo d'illustration). | FRANK PERRY/AFP

Dossier spécial Classement des lycées 2017. A quoi servent les indicateurs de résultats des lycées (IVAL), publiés chaque année par le ministère de l’éducation nationale ? Ils servent certes à la presse pour établir des palmarès des lycées - dans notre cas, un tableau d’honneur plutôt qu’une liste hiérarchisée. Mais il serait dommage de ne limiter leur usage qu’aux collégiens et familles en mesure de choisir leur lycée pour la prochaine rentrée. Ils sont d’utiles outils pour évaluer le lycée que l’on fréquente, que l’on s’apprête à intégrer faute de réelle alternative, ou que l’on a fréquenté. Revoici, donc, pour les non-initiés, la signification de chacun des indicateurs figurant sur nos pages de résultats par lycée, et les enseignements que l’on peut en tirer.

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Le taux de réussite au bac, un chiffre éclairant mais insuffisant

Ce taux « brut » est calculé, pour l’année précédente, en divisant le nombre d’élèves du lycée présents au bac par le nombre d’élèves qui l’ont réussi. À savoir, il s’échelonne, à l’issue du bac 2016, entre 46 % et 100 % selon les lycées, alord qu’il a atteint 88,6 % au niveau national (91,5 % chez les lycéens de la voie générale (bac S, bac ES et bac L), 90,7 % pour ceux de la voie technologique et de 82,5 % pour la voie professionnelle). Précisons que seuls 11 lycées d’enseignement général et technologique obtiennent moins de 70 % de réussite au bac.

Si ce taux donne les résultats « réels » d’un établissement, il ne résume pas à lui seul sa qualité. Il est en effet bien plus facile d’obtenir un taux de réussite au bac élevé si l’on accueille en seconde que des élèves d’un bon niveau, n’ayant pas pris de retard et issus de milieux sociaux favorisés. Un lycée peut afficher un taux excellent en sélectionnant ses élèves en fonction de leur niveau, et/ou en refusant de garder l’année suivante ses élèves de faible niveau.

Le taux d’accès au bac, reflet de la sélection au sein des lycées

Le taux d’accès mesure justement la proportion des élèves de seconde, de première ou de terminale ayant fini par décrocher le bac dans le même établissement, quel que soit le nombre d’années nécessaire. Ce taux mesure incidemment la volonté d’un lycée de garder ses élèves d’une année à l’autre. Plus le taux d’accès est fort, plus la probabilité est grande que les élèves admis dans l’établissement y décrochent le bac trois ans plus tard.

Sans surprise, on retrouve les plus forts taux d’accès dans les lycées pratiquant une sélection à l’entrée, favorisant ensuite la réussite des élèves sélectionnés au baccalauréat. Le taux moyen en France est de 72 %, ce qui signifie que sur 10 élèves de seconde dans un établissement, environ 7 obtiennent le bac dans le même lycée. Un taux faible ne signifie pas pour autant qu’un lycée obtient de mauvais résultats : seuls 12 % des secondes du lycée Jehanne d’Arc de Tourcoing décrochent le bac dans ce lycée, ce qui n’empêche pas l’établissement d’avoir un taux de réussite au bac de… 100 %, et donc de ne sélectionner les meilleurs élèves qu’à partir de la terminale.

Le taux de réussite attendu au bac, reflet du profil des élèves accueillis

C’est le taux de réussite moyen obtenu par des lycées similaires à celui considéré, c’est-à-dire accueillant des élèves de même niveau à l’entrée en seconde (évalué lors des épreuves écrites du brevet des collèges) et de même profil (âge, sexe, origine sociale). Ce taux renseigne donc sur la population qui fréquente l’établissent. Si ce taux attendu est élevé, cela signifie que ce lycée accueille en moyenne des élèves n’ayant pas d’année de retard, dont une bonne partie sont des filles (lesquelles réussissent mieux que les garçons), et issus de catégories sociales favorisées.

La valeur ajoutée, mesure de la capacité à faire progresser (ou pas) les élèves

La valeur ajoutée du taux de réussite au bac est calculée par une soustraction : taux de réussite - taux attendu de réussite. Cela permet d’éliminer les facteurs de réussite extérieurs au lycée pour se concentrer sur ce qui découle de son action propre. Un résultat négatif signifie donc que le lycée a fait moins bien que les établissements comparables en terme de profils des élèves accueillis niveau. À contrario, un résultat positif indique que le lycée a fait mieux que la catégorie de lycée auquel il appartient.

La valeur ajoutée du taux de réussite au bac varie, dans les lycées généraux et technologiques, entre -39 et + 26.

A noter que le ministère de l’éducation nationale calcule également des valeurs ajoutées concernant le taux d’accès au bac (depuis la classe de seconde, de première ou de terminale), qui permettent de mesurer si l’établissement se montre plus sélectif, vis-à-vis des élèves qu’il accueille, que les lycées similaires.

Que signifie la mention ND, ainsi que l’astérisque [* ] qui accompagne certaines données chiffrées ?

Quand « ND » s’affiche à la place d’une valeur chiffrée, c’est qu’il s’agit d’indicateur « non déterminé » : par exemple, aucun taux attendu n’est calculé quand les notes aux épreuves écrites du brevet du collèges n’ont pas été retrouvées pour plus de la moitié des élèves. C’est aussi le cas quand, dans une série ou filière du bac, le nombre de candidats est inférieur à dix, ou, dans un domaine de spécialité du bac professionnel, ce nombre est inférieur à cinq.

Quand l’astérisque s’affiche à côté d’un taux attendu, c’est parce que les données sur le niveau à l’entrée en seconde n’ont pas été retrouvées pour une partie des élèves (partie comprise entre un tiers et la moitié des élèves).

Pourquoi m’est-il impossible de trouver mon lycée dans votre moteur de recherche ?

Le ministère de l’éducation nationale ne fournit pas de données pour les lycées privés hors contrat, et pour les lycées ne proposent pas tous les niveaux (par exemple, s’ils n’ont que des classes de 1ère et de terminale, et aucune classe de seconde. Enfin, les lycées qui présentent moins de 20 candidats au bac général et technologique, ou moins de 10 candidats au bac professionnel, sont exclus de ces statistiques.