Les hackers ont utilisé le système de transfert international SWIFT pour piraté la Fed. | CARLO ALLEGRI / REUTERS

La Corée du Nord pourrait être à l’origine du vol de 81 millions de dollars sur un compte que la banque centrale du Bangladesh détenait auprès de la Réserve fédérale (Fed) de New York. C’est en tout cas l’hypothèse de plusieurs enquêteurs américains, selon les informations publiées mercredi 22 mars par The Wall Street Journal.

La justice américaine s’apprêterait à accuser des intermédiaires chinois qui auraient aidé Pyongyang à dérober cette somme par piratage informatique, en février 2016, précise le journal citant des sources proches des investigations. L’argent avait été viré sur un compte aux Philippines et avait ensuite disparu, en partie blanchi dans les casinos.

En utilisant le système de transfert international SWIFT, les hackers avaient inondé la Fed de dizaines de demandes de virements et cherchaient à détourner 850 millions supplémentaires mais l’antenne new-yorkaise avait bloqué les autres transactions.

Attaque de Sony Pictures

En mai 2016, une étude de la société de sécurité informatique Symantec avait déjà évoqué une connexion possible de cette affaire avec la Corée du nord. Le logiciel malveillant utilisé par les pirates comportait en effet des traits communs avec celui employé dans l’attaque d’envergure de Sony Pictures Entertainment fin 2014.

Lors de ce piratage spectaculaire, que les autorités américaines jugent commandité par Pyongyang, les emails et informations personnelles de milliers d’employés avaient été volés. Les auteurs exigeaient que Sony Pictures Entertainment renonce à diffuser une comédie sur le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, L’interview qui tue.

Selon The Wall Street Journal, le numéro deux de l’agence de sécurité nationale (NSA), Rick Ledgett a déclaré, mardi, à Washington « être optimiste sur la véracité » d’un rapprochement entre les deux cyberattaques. « Si le lien est avéré, cela veut dire qu’un Etat est en train de voler des banques. C’est une grosse affaire », a-t-il affirmé lors d’un débat à l’institut d’études Aspen.

La semaine dernière, le système international de transfert bancaire SWIFT a déconnecté les dernières banques nord-coréennes encore reliées à son réseau, en plein regain de tension internationale après des tirs de missiles par Pyongyang.