Le ralliement de Jean-Yves Le Drian à Emmanuel Macron est le troisième d’un membre du gouvernement. Avant lui Barbara Pompili, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, et Thierry Braillard, secrétaire d’Etat chargé des sports, ont annoncé cette semaine qu’ils voteront pour le candidat d’En Marche ! lors de l’élection présidentielle. | FRED TANNEAU / AFP

Cette fois, c’est fait. Après des semaines de rumeurs et de tergiversations, Jean-Yves Le Drian rejoint Emmanuel Macron. Le ministre de la défense « annoncera son soutien [à l’ancien ministre de l’économie] à ses vice-présidents du conseil régional de Bretagne jeudi après-midi à Rennes », a dévoilé Ouest-France jeudi matin. Le quotidien régional devait publier dans la journée un entretien avec M. Le Drian, où celui-ci explique « les raisons de son engagement en faveur du leader d’En Marche !, ses projets en Bretagne, les menaces terroristes ».

Ce ralliement était attendu. Depuis plusieurs semaines, les membres du cabinet de M. Le Drian travaillaient main dans la main avec ceux de M. Macron. Son programme en matière de défense, dévoilé le 18 mars devant un parterre de gradés de l’armée, avait été entièrement conçu par des proches de l’élu breton.

« Un cas très particulier »

Pour attendu qu’il était, ce soutien est une excellente nouvelle pour Emmanuel Macron. Jugé plus faible sur les questions régaliennes et de défense, le candidat de 39 ans peut espérer apparaître plus solide avec Jean-Yves Le Drian dans son équipe. Sa défection aurait été un coup dur pour lui.

Preuve de son importance, M. Macron avait déclaré à plusieurs reprises que s’il ne cherchait pas particulièrement le soutien de membres du gouvernement, il faisait une « exception » de M. Le Drian. C’est « un cas très particulier », avait-il encore répété, mardi, lors d’une intervention dans le média en ligne Explicite.

L’adhésion de M. Le Drian est la troisième d’un membre du gouvernement. Avant lui Barbara Pompili, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité, et Thierry Braillard, secrétaire d’Etat chargé des sports, ont annoncé cette semaine qu’ils voteront pour l’ancien protégé de François Hollande lors de l’élection présidentielle.

Selon différentes sources, ils pourraient être bientôt suivis par Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, par Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères, ou encore par Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé du développement et de la francophonie.

Anciens ministres chiraquiens

A droite, cela bouge également. Ancien ministre de la justice de Jacques Chirac, Dominique Perben, engagé dans la campagne d’Alain Juppé lors de la primaire de la droite, soutiendra Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle, a-t-il fait savoir jeudi.

M. Perben, qui était chargé des questions régaliennes auprès du maire de Bordeaux, a publié une tribune dans le Figaro dans laquelle il « approuve de nombreux points du discours d’Emmanuel Macron » en matière de justice. « S’agissant du projet, de nombreuses propositions du candidat Macron vont dans la bonne direction », vante encore M. Perben, garde des sceaux de 2002 à 2005.

Celui qui fut également ministre de la fonction publique (1995-1997) et des transports (2005-2007) rejoint auprès d’Emmanuel Macron d’autres anciens ministres chiraquiens, comme Jean-Paul Delevoye, Serge Lepeltier, Alain Madelin, Renaud Dutreil, Jean-Jacques Aillagon, et des anciennes secrétaires d’Etat, telles qu’Anne-Marie Idrac et Nicole Guedj.

L’ancien ministre de l’économie a également enregistré dernièrement le ralliement de plusieurs soutiens d’Alain Juppé lors de la primaire de la droite, dont le sénateur Les Républicains de l’Yonne Jean-Baptiste Lemoyne, premier parlementaire à prendre une telle initiative.