Marc Joulaud, 49 ans, avait remplacé en juillet 2002 M. Fillon, alors appelé au gouvernement, en tant que député de la Sarthe. | THOMAS SAMSON / AFP

L’ex-suppléant de François Fillon à l’Assemblée nationale, Marc Joulaud, visé par l’enquête sur de possibles emplois fictifs de Penelope Fillon, dont il a aussi été l’employeur, est entendu depuis vendredi 24 mars au matin par les juges d’instruction financiers.

Actuel maire de Sablé-sur-Sarthe et député européen, M. Joulaud avait annoncé lui-même sa « convocation en vue d’une mise en examen », sans toutefois en préciser la date et en faisant savoir qu’il répondrait « à toutes les questions des juges ».

M. Joulaud, 49 ans, avait remplacé en juillet 2002 M. Fillon, alors appelé au gouvernement, à son siège de député de la Sarthe. De 2002 à 2007, il a pris le relais de M. Fillon en employant l’épouse de ce dernier comme assistante parlementaire.

Au total, de 1986 à 2013, avec des interruptions, Mme Fillon a perçu 680 380 euros net, soit environ 3 600 euros mensuels net, comme assistante auprès de son époux ou de son suppléant. Les enquêteurs soupçonnent qu’il s’agit d’emplois fictifs, tout comme ceux des enfants du candidat de la droite à la présidentielle, employés de 2005 à 2007 comme assistants parlementaires de leur père, alors sénateur.

L’enquête élargie

Depuis les premières révélations du Canard enchaîné, fin janvier, suivies de l’enquête préliminaire du parquet national financier et de l’ouverture d’une information judiciaire, cette affaire empoisonne la campagne présidentielle de l’ex-premier ministre.

Le 14 mars, il a été mis en examen, une première pour un candidat majeur à l’Elysée, notamment pour détournement de fonds publics et complicité d’abus de biens sociaux. Selon une source proche du dossier, Mme Fillon est convoquée à son tour le 28 mars en vue d’une éventuelle mise en examen, à moins que la date ne soit modifiée comme cela avait été le cas pour M. Fillon, qui avait initialement annoncé que son audition aurait lieu le 15 mars.

L’enquête porte aussi sur l’emploi rémunéré de Mme Fillon de mai 2012 à décembre 2013 à la Revue des deux mondes, propriété du PDG du groupe Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière, proche de l’ex-ministre. Elle avait alors cumulé cet emploi, pour 3 500 euros mensuels net, avec celui d’assistante parlementaire.

Les investigations ont été élargies le 16 mars à des soupçons de trafic d’influence, d’escroquerie aggravée, de faux et d’usage de faux, dans la foulée de révélations sur les costumes de luxe offerts au candidat ou des soupçons de faux dans le calcul d’heures accomplies par Mme Fillon à l’Assemblée.

Mise en examen : que risque François Fillon ?
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