François Hollande, à la sortie du Conseil d’Etat, mercredi 22 mars. | BENOIT TESSIER / REUTERS

Le président de la République a de nouveau réagi vendredi 24 mars aux accusations de « cabinet noir » portées par François Fillon, jeudi sur France 2, au cours de « L’Emission politique ». Au micro de Franceinfo, François Hollande a accusé le candidat de la droite d’être « au-delà maintenant, ou en deçà » de la « dignité » et de la « responsabilité à respecter » dans une campagne présidentielle.

A un journaliste qui lui demandait de confirmer qu’il n’y avait pas de « cabinet noir » à l’Elysée, François Hollande a répliqué :

« Il y a un cabinet, heureusement, qui travaille mais nous n’avons pas à nous mêler des affaires et, vous savez ma position, ça a toujours été l’indépendance de la justice, le respect de la présomption d’innocence et ne jamais interférer. Je crois que c’est très différent de mes prédécesseurs. »

Durant « L’Emission politique » sur France 2, le candidat de la droite a accusé François Hollande d’animer un « cabinet noir » qui serait à l’origine des fuites dans les médias sur ses affaires judiciaires. Pour étayer ses accusations, il s’appuie sur un livre paru jeudi intitulé Bienvenue place Beauvau. Police : les secrets inavouables du quinquennat.

« Il y a un livre qui sort ces jours-ci, dont j’ai pu lire les bonnes feuilles, qui a été écrit par des journalistes qui sont loin d’être mes amis, car deux d’entre eux sont du “Canard enchaîné”. […] Un livre qui explique comment François Hollande fait remonter les écoutes judiciaires qui l’intéressent à son bureau, ce qui est une illégalité totale. »

« François Fillon est atteint de “trumpisme” »

Dans la foulée, avant même que l’émission se termine, François Hollande a condamné dans un communiqué « avec la plus grande fermeté les allégations mensongères » du député de Paris. « L’exécutif n’est jamais intervenu dans une procédure judiciaire », a-t-il poursuivi.

Deux des trois auteurs du livre en question ont également contredit les accusations de François Fillon. Dès jeudi soir, Didier Hassoux a affirmé que « le cabinet noir n’existe pas ». « La seule personne qui croit qu’il y a un cabinet noir à l’Elysée, c’est François Fillon. Il y croit tellement que, le 24 juin 2014, (…) il est allé voir Jean-Pierre Jouyet, le numéro deux de l’Elysée, pour lui demander d’activer ce cabinet noir », a-t-il souligné sur Franceinfo.

Olivia Recasens, également auteure du livre, a démenti l’existence d’un « cabinet noir », vendredi matin sur RMC. « Nous n’avons pas écrit ce qu’il dit. Notre surprise a été totale, a-t-elle fait savoir. Il n’existe pas de “cabinet noir” mais une remontée des informations qui est ancienne. Fillon tire sa dernière cartouche et tente de se servir de ce livre pour se sortir de ce mauvais pas. »

Pour Mme Recasens, « François Fillon est atteint de “trumpisme” : il tient pour faux ce qui est vrai, pour vrai ce qui est faux ».