Dans une déclaration conjointe, quatorze pays du continent américain ont demandé, jeudi 23 mars, au Venezuela l’établissement d’« un calendrier électoral ». Le texte a été signé par l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, les Etats-Unis, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou et l’Uruguay.

« Nous jugeons urgent que soit traitée de manière prioritaire la libération des prisonniers politiques, que soit reconnue la légitimité des décisions de l’Assemblée nationale, conformément à la Constitution, et que soit établi un calendrier électoral incluant les élections qui ont été reportées. »

La présidentielle vénézuélienne est prévue pour décembre 2018. Les élections des gouverneurs et des maires, qui devaient avoir lieu en décembre 2016, ont, elles, été reportées à courant 2017 et leur date n’a pas encore été fixée.

A ce moment, la Table de l’unité démocratique (MUD), coalition d’opposition de centre droit, avait gelé ses négociations avec le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro. Ces discussions avaient lieu depuis octobre sous l’égide du Vatican et de l’Union des nations sud-américaines (Unasur). La MUD, qui contrôle le Parlement depuis fin 2015, exige des élections anticipées. Elle accuse le chef de l’Etat d’avoir plongé le pays dans une grave crise politique et économique.

« Profondément préoccupés »

La semaine dernière, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a publié un rapport de 75 pages sur la situation politique vénézuélienne. A ses yeux, le Venezuela actuel est comme « une dictature ». Il a évoqué dans ce document la possibilité de suspendre le pays de l’OEA s’il ne tenait pas rapidement des élections générales. Le président Maduro a répliqué en accusant M. Almagro de promouvoir « une intervention internationale » contre son gouvernement.

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Les quatorze pays signataires de la déclaration se disent « profondément préoccupés » par la situation de crise politique, économique et sociale qui règne au Venezuela. Ils expliquent qu’ils vont examiner « avec attention » le rapport du secrétaire général de l’OEA « dans le but de se mettre d’accord sur une stratégie d’action appropriée ». Ils appellent, en outre, Caracas à garantir la séparation effective des pouvoirs et le respect de l’Etat de droit et des institutions démocratiques.

« La suspension d’un pays membre » de l’OEA est « l’ultime recours », font-ils valoir : le dialogue et la négociation sont « la voie appropriée pour parvenir à des solutions durables des problèmes » du Venezuela.