François Asselineau, le candidat de l’UPR à la présidentielle, samedi 25 mars. | GABRIEL BOUYS / AFP

« Président ! Président ! ». C’est dans une ambiance de stade que François Asselineau a prononcé hier soir une allocution de deux heures pour célébrer les dix ans de son parti : l’Union Populaire Républicaine. Candidat inconnu du grand public, ce haut fonctionnaire est une véritable rockstar pour ses militants. Ils étaient plusieurs milliers à avoir fait le déplacement pour venir l’écouter au Paris Event Center samedi. Une démonstration de force pour un jeune parti qui revendique 20 000 adhérents et se décrit comme la seule formation politique proposant la sortie de l’Union Européenne et de l’OTAN.

Entré en scène sur fond de musique électro épique, François Asselineau est acclamé trois minutes durant par une foule survoltée.

Le président de l’UPR commence par se féliciter que son mouvement, crée dans l’anonymat il y a dix ans, soit parvenu contre toute attente à obtenir les 500 parrainages requis. Mais pour l’instant le succès n’a pas été au rendez-vous lors des échéances électorales : 0,41 % des voix aux Européennes de 2014, 0,87 % des voix aux régionales de 2015. « Il va y avoir une grosse surprise le soir du premier tour » promet François Asselineau.

« Macron l’employé de Soros »

Seul en scène, le candidat de l’UPR harangue la foule à coup de phrases courtes et d’attaques à l’encontre de ses détracteurs. Après avoir hué TF1 et la commission européenne, les militants reprennent en cœur le mot d’ordre du programme de l’UPR pour la sortie de l’UE : « Frexit ! Frexit ! ». François Asselineau se place dans la lignée de Charles de Gaulle et de Philippe Séguin, dont il n’hésite pas à faire entendre la voix en appui de son discours.

Son programme se veut inspiré de celui du Conseil National de la Résistance. Passé par le Rassemblement pour la France de Charles Pasqua et Philippe de Villiers, François Asselineau se défend cependant d’être souverainiste.

A l’entrée du Paris Event Center, les militants se sont vus remettre rosettes et drapeaux tricolores. Tout en se gardant de défendre un nationalisme fermé. « Nous ne voulons pas du choc des civilisations, du monde multipolaire, du nouvel ordre mondial. Notre vision du monde n’est pas celle de Macron, l’employé de Georges Soros », s’époumone le leader de l’UPR, souvent taxé de complotiste et d’antiaméricanisme.

Par le passé, il a ainsi expliqué que la taille des nouvelles régions de France a été calquée sur celle des Etats américains, ou que les couleurs du logo de l’UMP prouvaient qu’il s’agissait d’une organisation étatsunienne.

Star de YouTube

Ces accusations de complotisme exaspèrent les militants. Dans le public, on peut lire sur une pancarte : « Je ne suis pas complotiste, je suis factualiste ». La plupart ont connu l’UPR par Internet, comme Stéphane, 30 ans, architecte, venu de Bordeaux pour participer à l’anniversaire du parti : « J’ai découvert Asselineau sur Youtube, ses conférences s’affichaient en suggestion des vidéos que je regardais. Auparavant, j’étais complètement fédéraliste européen et c’est assez tard que j’ai pris conscience que la construction européenne nous menait droit dans le mur ».

Chez les militants, on retrouve souvent un discours très critique des médias et des « professionnels de la politique ». « On ne peut pas faire confiance aux hommes politiques, explique Erwan Serazin, dessinateur industriel. Ils sont incompréhensibles, ils ne disent pas la vérité alors on prend nos infos là où elles sont, sur Internet ».

Beaucoup de militants adhèrent pour la première fois à un parti politique. C’est le cas de Patrick Nicolas, 59 ans, électricien : « J’ai toujours voté à gauche mais je n’avais jamais milité. Mais avec l’UPR je trouve un discours en lequel je crois ». Ces militants qui découvrent pour beaucoup l’engagement politique militent de façon très intense, utilisant beaucoup les réseaux sociaux. « Mais aussi tous les autres moyens possibles, explique Marie, 49 ans, chômeuse, on en discute avec la boulangère, avec les amis, avec tout le monde ». Elle n’a jamais voté avant d’adhérer à l’UPR et dit se méfier beaucoup de la façon dont les journalistes font leur travail.