Les affaires qui menacent Marine Le Pen résumées en trois minutes
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Soumise aux questions, dimanche 26 mars, des lecteurs du Parisien, la présidente et candidate du Front national (FN) à la présidentielle, Marine Le Pen, s’en prend à François Fillon. « On n’empêchera jamais quelqu’un qui a le souhait de s’enrichir de le faire. Les affaires de M. Fillon révèlent que c’est un homme qui aime l’argent. Et c’est en contradiction avec l’image qu’il a voulu donner de lui », assène la responsable à propos de son rival des Républicains.

Dès lors, interrogée sur ses solutions pour « moraliser la vie politique », la candidate répond : « Il n’y a aucune solution magique. » Et cible la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique. Celle-ci est « présidée par M. Nadal » qui « a appelé à voter Hollande en 2012 ». « Vous croyez qu’il est neutre ? Moi non. »

Mme Le Pen revient sur les affaires la visant, et notamment son refus, le 10 mars, de se rendre à une convocation des juges dans le cadre de l’enquête sur l’emploi comme assistants au Parlement européen de son garde du corps et de sa secrétaire personnelle.

« J’ai refusé de m’y rendre parce qu’il y a quinze mois, j’ai demandé la désignation d’un juge d’instruction. On m’a dit non et on a attendu l’ouverture de la campagne présidentielle pour désigner ce fameux juge d’instruction. Ce genre d’instrumentalisation de la justice n’est pas admissible. »

« S’ils ont attendu quinze mois, ils peuvent bien attendre un mois et demi de plus, ou cinq ans… », poursuit-elle. Avant de déclarer : « Je suis victime d’une persécution judiciaire, menée par M. [Martin] Schulz [l’ancien président du Parlement européen]. »

Selon elle, « le Parlement européen ne supporte pas qu’il y ait une opposition en son sein. Tous les mouvements eurosceptiques ont fait l’objet de poursuites… »

Chatillon, « un bon professionnel »

Interrogée sur son entourage et notamment sur l’influence et le rôle de Frédéric Chatillon, ancien membre du GUD, syndicat étudiant d’extrême droite « antisioniste » et « anticapitaliste », Mme Le Pen se contente, en guise de réponse, de citer d’autres personnalités politiques, également passées dans les rangs du syndicat, tels que Gérard Longuet, sénateur Les Républicains et ancien ministre de la défense.

La candidate confirme toutefois le rôle de M. Chatillon dans la campagne pour la présidentielle « en tant que responsable du print et du web », « parce que c’est un bon professionnel », dit-elle.

C’est Le Canard enchaîné qui a révélé, le 21 mars, que M. Chatillon est depuis le 2 novembre chargé de mission dans la campagne de Marine Le Pen pour 2 550 euros brut mensuels pour un mi-temps avec des fonctions de « coordinateur technique du print et du web ». Tandis que celui-ci avait déjà dit à l’Agence France-Presse (AFP) qu’il était salarié de la campagne, d’autres sources internes confirmaient simplement sa présence quasi quotidienne à L’Escale, le QG de campagne parisien de la candidate du parti d’extrême droite.

Frédéric Chatillon est soupçonné par la justice d’être le personnage central du système organisé par le FN depuis 2011 pour ses campagnes électorales, ce qui lui vaut, dans deux enquêtes distinctes, un renvoi en correctionnelle et une mise en examen.

La déclaration de patrimoine de Marine Le Pen

Voici ce que contient la déclaration de patrimoine de Marine Le Pen, candidate du Front national à l’élection présidentielle, publiée pour la première fois par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le 22 mars :

1. Les immeubles bâtis et non bâtis.

  • Un bien de 120 m² dans le Morbihan, indivisible (28,5 % soit une valeur déclarée de 67 852 euros pour un total d’un peu moins de 240 000 euros), acquis par donation en 1998.
  • Un bien de 382 m² dans les Hauts-de-Seine, indivisible (20,5 % soit une valeur déclarée de 194 861 euros pour un total d’un peu moins de 1 million d’euros), acquisition en 2012.

2. Les parts de société civile immobilière (SCI).

  • Une première SCI (pour une maison de 633 m² dans les Hauts-de-Seine) dont elle détient 12,5 % des parts soit 321 500 euros pour un total d’environ 2,5 millions d’euros.
  • Une deuxième SCI (maison de 120 m² dans les Pyrénées-Orientales) dont elle détient 50 % des parts, soit 36 619 euros pour un total d’environ 73 000 euros.

3. Les autres valeurs non cotées en Bourse.

Néant.

4. Les instruments financiers.

Néant.

5. Les assurances-vie.

Néant.

6. Les comptes bancaires courants et les produits d’épargne.

  • HSBC : 5 201,41 euros.
  • Société générale BFM (prénom et nom du cotitulaire masqué) : 518,26 euros.
  • Société générale : 3 623 134 euros – 3 610 000 euros (prêt Cotelec présidentielle), soit 13 134,62 euros.

7. Les biens mobiliers divers, lorsque leur valeur unitaire est égale ou supérieure à 10 000 euros.

Néant.

8. Les véhicules à moteur.

Néant.

9. Les fonds de commerce, clientèles, charges et offices.

Néant.

10. Les espèces et les autres biens, dont les comptes courants de société ou stock-options d’une valeur supérieure ou égale à 10 000 euros.

Néant.

11. Les biens mobiliers, immobiliers et comptes détenus à l’étranger.

Néant.

12. Le passif.

  • Cotelec : 2 000 000 euros (prêt pour la présidentielle, août 2016), 1 805 000 euros à rembourser.
  • Cotelec : 4 000 000 euros (prêt pour la présidentielle, 31 décembre 2016), 3 600 000 euros à rembourser.
  • Société générale : 15 000 euros (prêt à la consommation), 3 514,26 euros à rembourser.