Ses actions coup de poing, ces derniers jours, lui ont donné une forte visibilité au cœur de la mobilisation en Guyane. Depuis sa première apparition il y a deux mois à Cayenne, le collectif « 500 Frères contre la délinquance » fait sensation. Il faut dire que ces « frères », aux carrures imposantes, apparaissent vêtus de cagoules, tee-shirts et pantalons noirs.

Le 17 mars, à Cayenne, c’est ainsi habillés qu’une quarantaine d’entre eux sont entrés en force dans le bâtiment de la collectivité territoriale de Guyane (CTG) où se tenait la conférence des pays de la convention de Carthagène sur la protection des milieux marins, présidée par Ségolène Royal.

Créé après le meurtre d’un habitant d’un quartier populaire, ce collectif, constitué en réalité d’une bonne centaine de personnes, propose aux autorités ses solutions contre l’insécurité record qui frappe la Guyane : ce territoire est le plus meurtrier de France, avec 42 homicides en 2016 pour 252 000 habitants.

« La cagoule, c’est juste pour attirer l’attention »

« Nous ne sommes pas une milice, nous manifestons sans arme, avec comme seul accessoire notre cagoule », précise Zadkiel Saint-Orice, l’un des porte-parole du collectif, qui défend le caractère non violent du mouvement. « Il y a eu, depuis vingt ans, de nombreuses marches blanches contre la violence, personne n’a été entendu », poursuit-il, soulignant que « la cagoule en plein état d’urgence, c’est juste pour attirer l’attention, faire quelque chose de différent ».

Parmi les mesures demandées par ce collectif figurent l’éradication des squats, le maintien d’un escadron de gendarmes mobiles affecté en renfort, ou encore le renvoi dans leur pays des détenus étrangers pour y purger leur peine (plus de 50 % des détenus en Guyane).

La semaine dernière, les 500 Frères ont rejoint un autre collectif, les Toukans, et le syndicat Union des travailleurs guyanais (UTG) d’EDF, qui bloquent, depuis lundi 20 mars, le rond-point à l’entrée du Centre spatial guyanais, à Kourou. Les Toukans revendiquent le gel de la vente de l’hôpital de Kourou par la Croix-Rouge à un opérateur privé, et des mesures contre l’insécurité dans la ville. Les grévistes d’EDF réclament des recrutements pour combler des dizaines de postes vacants – selon le syndicat –, et des investissements dans un territoire où les coupures sont fréquentes et où des milliers d’habitants n’ont pas l’électricité.