Les membres du WWK doivent répondre de 35 infractions : violences avec arme, dégradations de biens notamment par incendie et vols aggravés. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Ils sont dix-huit, âgés de 22 à 53 ans, membres ou sympathisants du groupuscule néonazi White Wolves Klan (WWK – « Clan des loups blancs »), parmi lesquels le sulfureux Serge Ayoub, à comparaître, à partir de lundi 27 mars et jusqu’au 30 mars, devant le tribunal correctionnel d’Amiens.

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Un seul des prévenus comparaît libre, les 16 autres ayant été placés sous contrôle judiciaire, tandis que le chef du WWK, Jérémy Mourain, est en détention provisoire depuis mars 2015.

Ils doivent répondre de 35 infractions – violences avec arme, dégradations de biens notamment par incendie et vols aggravés – commis entre 2012 et 2014. « Ces faits visaient des groupuscules rivaux, des personnes d’origine étrangères et des personnes qui ne respectaient pas les règles du clan », selon l’enquête menée par la gendarmerie. Pour en être, il faut ainsi respecter « le règlement intérieur » d’un groupe « très hiérarchisé », qualifié de « groupe de combat » au fonctionnement « paramilitaire ».

Plusieurs prévenus sont d’anciens partisans de Troisième Voie, une organisation dissoute en juillet 2013 par décret du gouvernement à la suite de la mort du militant d’extrême gauche Clément Méric, en juin 2013 à Paris, dans une rixe dans laquelle étaient impliqués certains de ses membres.

Groupe dirigé par Serge Ayoub

Fondé en 2010, ce groupuscule avait à sa tête Serge Ayoub – alias Batskin – ancien chef des skinheads d’extrême droite parisiens et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), dont était membre Jérémy Mourain… qui s’est depuis affranchi pour cofonder le White Wolves Klan aux côtés de Jérôme Bailly.

Il est reproché à Serge Ayoub de lui avoir donné l’ordre d’attaquer un groupe rival en 2012, faits pour lesquels Ayoub est poursuivi pour complicité de violences aggravées.

Fondé en 2010, le WWK avait à sa tête Serge Ayoub – alias Batskin – ancien chef des skinheads d’extrême droite parisiens et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires. | FRANÇOIS LO PRESTI / AFP

Sous l’influence de Bailly, « le clan change progressivement de nature et passe d’un groupe à tendance essentiellement politique à un groupe plus violent, principalement tourné vers l’organisation d’actions de type criminel, sous couvert d’un groupe de motards », a montré l’enquête.

Selon leur degré d’implication dans le groupuscule, les prévenus sont renvoyés pour organisation d’un groupe de combat, participation à un groupe de combat ou associations de malfaiteurs.