Privilégiant la pédagogie, le site epargnesalariale-france.fr s’adresse aux entreprises et à leurs salariés. | Flickr (CC BY 2.0)

Intéressement, participation, plan d’épargne entreprise (PEE), plan d’épargne retraite collectif (Perco), abondement… Votre entreprise vous parle d’épargne salariale et vous ne comprenez pas grand-chose au jargon employé ? Un nouveau site est fait pour vous : epargnesalariale-france.fr. Lancé dans le cadre de la Semaine de l’épargne salariale, qui a lieu du 27 au 31 mars, cet outil pédagogique s’adresse à la fois aux salariés et aux entreprises.

Les salariés pourront ici appréhender le principe global et le fonctionnement général de l’épargne salariale. Et trouver la réponse aux premières questions qu’ils se posent quand ils sont amenés à gérer leur épargne salariale. Par exemple, quelles différences y a-t-il entre percevoir directement sa participation et son intéressement et les affecter sur un plan d’épargne dédié ? Comment choisir ses supports d’investissement ? Que faire lors de son départ de l’entreprise ? Le portail fournit peu de détails, mais permet d’acquérir les bases.

« Le site, qui va s’enrichir dans les mois et années à venir, a vraiment été conçu pour éclairer ceux qui n’y connaissent rien », indique Pascale Micoleau-Marcel, déléguée générale de La finance pour tous. Elle précise qu’il « ne renvoie que vers des documents non-commerciaux ».

L’épargne salariale représente en France 2,5 % de l’épargne financière. C’est, comme le nom le suggère, une épargne qu’on se constitue avec l’aide de son entreprise. Concrètement, elle se matérialise sous la forme de deux plans d’épargne : le PEE et le Perco. Il s’agit d’instruments de moyen et long termes, les sommes versées étant bloquées un certain temps : cinq ans pour le PEE, jusqu’à la retraite pour le Perco. Un déblocage anticipé reste toutefois possible dans un nombre limité de situations, par exemple pour acheter sa résidence principale.

Vous ne pouvez avoir accès à ces plans que si votre entreprise vous les propose. Elles sont plus de 300 000 à le faire aujourd’hui en France. Quelque 9 millions de salariés détiennent au moins un de ces plans, soit grosso modo un salarié du privé sur deux. Et quasi 123 milliards d’euros sont actuellement placés sur les PEE et Perco. Sachez que le PEE est obligatoire dans les entreprises d’au moins 50 salariés, et que seules les entreprises proposant un PEE peuvent proposer un Perco.

Ces plans d’épargne ont pour vocation d’accueillir principalement quatre types de versements : vos primes de participation et d’intéressement (les entreprises d’au moins 50 salariés ont l’obligation de redistribuer une partie de leur bénéfice en primes de participation mais l’intéressement, qui permet également d’associer les salariés aux performances de l’entreprise, est toujours facultatif), vos versements volontaires, et les abondements de votre employeur (sommes qu’il peut verser sur votre plan en complément de vos versements volontaires).

A savoir : le salarié peut toucher directement participation et intéressement, sans passer par un plan d’épargne salariale. Il évite ainsi le blocage des sommes, mais se prive des précieux avantages fiscaux liés aux PEE et Perco.

Attention, ce n’est pas parce que c’est l’entreprise qui propose ces dispositifs que l’épargnant doit se monter passif. C’est bien à lui de les gérer, de choisir ses supports d’investissement, selon sa situation patrimoniale, ses projets, ses besoins, son goût pour le risque. D’où la nécessité de s’informer.

« Exploitez toutes les possibilités de l’épargne salariale » sera d’ailleurs le thème d’une Web-conférence organisée jeudi 30 mars, à 18 heures, par l’Autorité des marchés financiers (AMF), dans le cadre de cette Semaine de l’épargne salariale qu’elle copilote avec la direction générale du travail, la direction générale du Trésor, l’Association française de la gestion financière (AFG) et le site La finance pour tous. Vous pourrez poser vos questions en direct, à condition de vous être inscrit au préalable.