Après la sécheresse, le déluge. Fin 2016, le sud de Madagascar était touché par une sécheresse qui menaçait 1,4 million d’habitants. « Nous avons des cas de malnutrition aiguë sévère, confiait au Monde Mamy Razanamahefa, médecin à l’hôpital d’Amboasary, une ville située à 75 km de Fort-Dauphin. Les patients consultent aussi pour des cas de diarrhées et des infections respiratoires chroniques. Il n’a pas plu ici depuis deux mois. Les gens sont épuisés et n’ont plus rien à manger. » Après trois années déjà difficiles, la situation était inquiétante puisque près de 850 000 personnes était en situation de grave insécurité alimentaire dans le sud de ce pays où 92% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Puis, le ciel s’est abattu. Un déluge a ravagé le sud de Madagascar, où le 18 janvier à Tuléar (sud-ouest), 1 200 personnes se sont noyées. Un malheur ne venant jamais seul, c’est ensuite le cyclone Enawo qui a traversé la Grande Ile du nord au sud, entre le 7 et le 9 mars, faisant 51 victimes et provoquant la destruction de plus de 30% de la récolte de vanille dont le pays est le premier producteur mondial.

« Relances au niveau des zones affectées »

« Dans le sud de Madagascar, nous poursuivons nos actions bien que la pluie et le cyclone soient passés par cette partie car le relèvement agricole n’est pas encore effectif, explique Volantiana Raharinaivo, responsable au sein de l’Organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La quantité de semences au niveau du pays ne suffit toujours pas. Il faut envisager des relances au niveau des zones affectées par le cyclone Enawo. »

Sécheresse à Madagascar : « La situation est inquiétante »
Durée : 03:25

Le Programme alimentaire mondial (PAM) continue des distributions gratuites de vivres à travers le sud. Dans les districts où les marchés sont fonctionnels, les transferts monétaires par téléphonie mobile permettent notamment d’améliorer le quotidien des familles en leur permettant d’avoir accès à la nourriture disponible sur les marchés et de varier l’alimentation. « La situation dans le sud du pays reste préoccupante, déclare Volantiana Raharinaivo. Une évaluation de la situation sera effectuée en avril. »