Shaoyo Liu est décédé dimanche après une intervention de la Bac pour « différend familial ». | PATRICK KOVARIK / AFP

Affrontements, voiture de police incendiée, trois membres des forces de l’ordre blessés, trois interpellations, projectiles lancés, barrières renversées, foule criant « assassins », la situation était tendue dans la soirée du lundi 27 mars devant le commissariat du 19e arrondissement de Paris. Environ 150 personnes s’y étaient regroupées pour se faire entendre après le décès d’un homme de 56 ans, tué par un policier. La manifestation a ensuite dégénéré. Le calme est revenu peu avant minuit.

Dimanche, des membres de la Bac se rendent dans le quartier Curial dans le 19e arrondissement en réponse à un appel concernant « un différend familial ». Sur place, l’homme aurait agressé à l’arme blanche l’un des policiers. Un collègue du fonctionnaire aurait alors tiré, blessant mortellement ce père de quatre enfants.

La famille du défunt « conteste totalement la version des faits, il n’a blessé personne », a déclaré lundi l’avocat des proches, Calvin Job. Ce soir-là, « un voisin a appelé la police en disant qu’il y avait des cris », mais selon eux il n’y a eu « aucun différend familial », a-t-il ajouté.

L’homme n’a porté aucun coup selon l’avocat de la famille

La victime, Shaoyo Liu, aurait en fait été en train de couper du poisson avec des ciseaux. Le père de famille n’a « porté aucun coup » et « ne s’est pas précipité » sur les policiers d’après l’avocat qui assure que la police a « tiré sans sommation », dans la zone du thorax.

Le Parisien a recueilli le témoignage d’une des filles de la victime. « Vers 20 heures, ma petite sœur a entendu frapper à la porte. Elle a regardé le trou de la porte et elle a vu deux hommes et une femme armés. Mon père est arrivé à la porte avec les ciseaux qu’il avait pour s’occuper du poisson qu’il cuisinait. Les coups à la porte sont devenus de plus en plus forts. J’ai crié : calmez-vous, faites moins de bruit. Mais rien n’y a fait. Ils ont défoncé la porte, le coup est parti et mon père s’est retrouvé au sol. »

L’homme ne parlait semble-t-il que très peu le français. S’il est bien passé par l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police en février 2012 après un précédent appel des voisins pour trouble de voisinage, « il n’avait pas d’antécédents psychiatriques majeurs » précise Calvin Job.

L’inspection générale de la police nationale (IGPN) doit entendre mardi après-midi la famille de Shaoyo Liu. Le deuxième district de police judiciaire est de son côté en charge de l’enquête sur l’agression présumée.