Bruno Le Roux, le 14 mars, à Paris. | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Son sort fut scellé en quarante-huit heures, il y a une semaine. Bruno Le Roux, ancien ministre de l’intérieur, a été convoqué mardi 28 mars par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête sur les emplois de ses filles comme collaboratrices parlementaires, rapporte mercredi Le Parisien. L’ex-ministre de l’intérieur socialiste, qui a démissionné en raison de la révélation de l’affaire, a été entendu mardi après-midi en audition libre par des enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), à Nanterre, ont précisé des sources proches du dossier. Cette audition fait suite à l’ouverture une semaine plus tôt par le parquet national financier (PNF) d’une enquête préliminaire sur ces emplois controversés.

L’émission « Quotidien », sur TMC, avait révélé le 20 mars que Bruno Le Roux, lorsqu’il était député de la Seine-Saint-Denis, avait employé ses deux filles en CDD, alors qu’elles étaient lycéennes puis étudiantes, entre 2009 et 2016, pour un total d’environ 55 000 euros de salaires. Elles n’avaient lors des premiers contrats que 15 et 16 ans. Puis, lors de deux contrats spécifiques, il apparaissait que l’aînée était en même temps en stage à plein temps chez Yves Rocher, en Belgique, et la benjamine en classe préparatoire à Paris.

« Des travaux effectivement réalisés »

Emporté par la polémique sur ces emplois familiaux au Parlement, Bruno Le Roux, proche de François Hollande, dut démissionner dès le lendemain, le 21 mars. Il a été remplacé par Matthias Fekl. Arguant de son « honnêteté », M. Le Roux avait assuré que ces contrats « ponctuels et officiels (…) correspondaient tous bien sûr à des travaux effectivement réalisés ».

Son audition a été menée à l’abri des regards, au moment où Penelope Fillon, l’épouse du candidat de droite à la présidentielle François Fillon, était entendue par des juges d’instruction dans l’enquête sur ses emplois comme collaboratrice parlementaire de son mari et de l’ex-suppléant de ce dernier Marc Joulaud, qui ont déjà été mis en examen. Interrogée plusieurs heures dans le bureau des juges, Penelope Fillon a été à son tour mise en examen mardi soir pour « complicité et recel de détournement de fonds publics », « complicité et recel d’abus de biens sociaux » et « recel d’escroquerie aggravée ».