Les épreuves classantes nationales, qui ont remplacé l’internat, permettent aux étudiants de médecine de sixième année de choisir leur spécialité. | ALEX PROIMOS / CC BY-SA 2.0

A l’issue des épreuves classantes nationales (ECN) informatisées 2016, qui interviennent en fin de sixième année d’études, 7 681 étudiants de médecine sont devenus internes ; 29 % ont été suffisamment bien classés pour choisir n’importe laquelle des trente spécialités offertes, l’éventail de choix de spécialité et de lieu pour s’y former diminuant en fonction du rang obtenu par l’étudiant.

L’ophtalmologie est restée la discipline la plus demandée, suivie par la dermatologie et le radiodiagnostic-imagerie médicale, tandis que la médecine du travail est de plus en plus délaissée, indique une note de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la santé.

Les préférences des étudiants sont restées « très stables », constate l’étude, ce qui n’empêche pas une grande variété, des disciplines comme des façons de les pratiquer : « Leur mode d’exercice est pour certaines majoritairement libéral (cardiologie, radiologie, dermatologie) ; pour d’autres, comme la néphrologie, la médecine interne et la neurologie, il est salarié. Les spécialités chirurgicales les plus prisées sont l’ophtalmologie et l’oto-rhino-laryngologie. Toutes ces spécialités [très demandées] figurent plutôt parmi les plus rémunératrices », peut-on lire. Pour autant, ce n’est pas le cas de la dermatologie, deuxième spécialité la plus prisée, qui ne figure pas dans la première moitié du classement en termes de rémunérations.

Nantes, Lyon… sont les plus demandées

Le mode de classement permet aussi de repérer quels territoires sont les plus demandés, puisque vingt-huit lieux de formations (dits « subdivisions ») sont proposés. La Drees a ainsi établi un « indicateur d’attractivité » : « Nantes arrive en tête, suivie de Lyon, Montpellier, Rennes, Bordeaux, Toulouse et Paris. A l’inverse, Limoges, Poitiers, Besançon, Amiens peinent à attirer les étudiants », précise la Drees. Qui ajoute : « 61 % des étudiants qui viennent à Limoges et 44 % de ceux qui sont affectés à Amiens ne pouvaient obtenir la spécialité obtenue dans leur région d’origine. »

Face à ces différences d’attractivité selon les régions, la conférence des doyens des facultés de médecine plaide pour créer des voies d’accès à la profession parallèles aux ECN, permettant de fixer les futurs professionnels de santé au sein des territoires. De son côté, l’Intersyndicat national des internes (ISNI) insiste sur la nécessité de promouvoir davantage de mesures incitatives.

Il existe des contrats d’engagement de service public (CESP), par lequel des étudiants s’engagent, contre une rémunération durant les études, à choisir une spécialité peu demandée ou à s’installer dans une zone manquant de médecins. Seulement 236 ont été signés en 2016 dans le cadre des ECN, dont 172 en médecine générale.