Manuel Valls et Emmanuel Macron à l’Elysée, le 9 mars 2016. | PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Manuel Valls a annoncé, mercredi 29 mars, qu’il voterait pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle. « Je prends mes responsabilités, a-t-il expliqué sur BFM-TV et sur RMC. Ce n’est pas une question de cœur, mais une question de raison. » Une décision qui a immédiatement provoqué la colère du camp Hamon et une série de réactions de colère au sein du Parti socialiste.

Mercredi matin, sur France 2, peu avant la déclaration de l’ex-premier ministre, le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, déplorait « une sorte de feuilleton destiné à [l]’affaiblir ».

C’est l’ancien ministre de l’économie qui a signé l’attaque la plus virulente. « Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l’honneur d’un homme comme Manuel Valls : rien », a réagi, sur Twitter, Arnaud Montebourg, qualifiant son ex-collègue d’« homme sans honneur ». La députée PS Karine Berger a dénoncé un comportement « minable », quand son collègue Philippe Baumel a parlé d’« un dernier 49-3 médiatique pour casser la gauche ».

La maire de Lille, Martine Aubry, a mis en avant sur Twitter, « [s]a conception de l’honneur et de l’éthique » :

Le codirecteur de campagne du candidat PS, Mathieu Hanotin, a évoqué sur BFM-TV une « minable tentative de sabotage », ajoutant :

« Je trouve toujours bizarre ces responsables politiques qui font appel à ce qu’il y a de plus beau dans notre République, à la démocratie, à ces grands concepts, pour finalement, à la fin, défendre uniquement leurs propres intérêts. »

Cambadélis appelle au calme

Patrick Mennucci a aussi critiqué Manuel Valls, s’adressant directement à lui sur Twitter : « Tu nous fais honte. » Le député PS des Bouches-du-Rhône a par ailleurs déclaré au Monde qu’il se sentait « trahi par un premier ministre dont [il a] soutenu le gouvernement pendant deux ans ». « Manuel Valls n’imagine pas le mépris qu’il génère […]. Aujourd’hui, je ne vois pas comment je pourrais m’asseoir dans la salle d’un congrès PS avec lui à la table », dit-il.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s’est dit « triste » de la décision de Manuel Valls de soutenir Emmanuel Macron, appelant « tous les socialistes au calme », sans évoquer d’éventuelles sanctions :

« Je suis triste de ne pas avoir réussi à convaincre Manuel Valls de ne pas soutenir Emmanuel Macron. Je combats cette position. Notre candidat, après la primaire et la convention unanime des socialistes, est Benoît Hamon. Il doit représenter tous les socialistes, les radicaux et tous les écologistes. »

Dans une tribune publiée dans Le Monde mercredi par des soutiens de M. Hamon, comme l’économiste Thomas Piketty et la sociologue Dominique Méda, un collectif d’intellectuels et d’artistes dénonce « le silence assourdissant » de la direction du PS et de Jean-Christophe Cambadélis face aux défections.

Quand Manuel Valls assurait qu’il soutiendrait le candidat du PS à la présidentielle
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