Fruit d’un travail lancé au lendemain des attentats de novembre 2015, le bureau du Conseil français du culte musulman (CFCM) a adopté mercredi 29 mars « une charte de l’imam » pour aider les mosquées à mieux lutter contre les discours radicaux. Le texte proclame « l’attachement des imams de France à l’islam du juste milieu et au pacte républicain ».

Les mosquées seront invitées « à faire de la signature » de cette charte « un élément essentiel à prendre en compte lors du recrutement d’un imam », écrit le CFCM, qui regroupe les principales fédérations musulmanes.

La France compte environ 1 800 imams – pour partie à temps partiel non rémunéré, certains itinérants – chargés de conduire la prière dans environ 2 500 mosquées et salles de prière, selon les estimations. Trois cents sont « détachés » par l’Algérie, le Maroc et la Turquie – les principaux pays d’origine des 4 à 5 millions de musulmans en France – dans le cadre d’accords entre Paris et ces pays.

Des responsables musulmans divisés

Le CFCM avait exprimé dès l’automne 2015, peu après les attentats du 13 novembre, son intention de proposer une « charte de l’imam ». Au-delà des « prêcheurs de haine » directement visés, le gouvernement poussait le CFCM à réagir face à la montée des discours fondamentalistes.

Mais le projet n’avait pas vraiment pris forme depuis, signe de la difficulté à faire avancer le chantier d’un « islam de France » pour des responsables musulmans souvent divisés, en mal d’image et de représentativité. La mise en place dans la douleur d’un « conseil religieux » du CFCM, qui a examiné le projet de charte, a constitué un préalable indispensable.