Les ministres Matthias Fekl et Ericka Bareigts ont livré un bref discours à leur arrivée à Cayenne. | JODY AMIET / AFP

Une heure à peine après leur arrivée à Cayenne, mercredi 29 mars, le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, et la ministre de l’outre-mer, Ericka Bareigts, ont fait une courte déclaration depuis la préfecture de la Guyane. Ils devraient commencer dès jeudi matin leurs rencontres « avec tous ceux et celles qui veulent construire l’avenir de la Guyane », a assuré le ministre de l’intérieur, sans donner plus de précisions ni sur les interlocuteurs qu’ils rencontreraient, ni sur l’agenda des rendez-vous, ni sur les propositions que le gouvernement est prêt à mettre sur la table.

« Notre état d’esprit, c’est d’abord la compréhension des difficultés de tout ordre, sécuritaires, économiques et sociales, qu’affrontent les Guyanais, a souligné M. Fekl. C’est aussi un état d’esprit constructif, avec la volonté d’aller ensemble de l’avant. Nous sommes là pour avancer avec des solutions concrètes, pour nous projeter vers l’avant. »

« Nous voulons bien sûr répondre à l’urgence, a poursuivi la ministre de l’outre-mer, mais il y a aussi besoin de réponses à moyen et à long terme. Nous voulons faire un travail sérieux, qui engage et qui donne une véritable légitimité à la signature de l’Etat, aux décisions que nous allons prendre, au-delà des échéances électorales. »

L’activité paralysée

Les représentants du gouvernement n’ont en tout cas pas confirmé, ni infirmé, les informations des Echos selon lesquelles ils s’apprêteraient à proposer un « pacte » pour la Guyane d’un montant de 4 milliards d’euros sur un peu moins de 10 ans, à raison de 400 millions à 500 millions par an, pour sortir de la crise qui bloque ce département.

Après la grande journée de manifestations, mardi, qui a rassemblé plus de dix mille personnes à Cayenne et à Saint-Laurent-du-Maroni, la mobilisation est toujours aussi forte et l’activité quasiment paralysée. Entre l’aéroport Félix-Eboué et Cayenne, séparés par une vingtaine de kilomètres, d’impressionnants barrages, tenus par plusieurs centaines de personnes, bloquent les principaux axes routiers.

Les ministres n’ont pas pu le constater de visu. A leur arrivée à l’aéroport, ils ont été héliportés à Cayenne puis conduits sous bonne escorte policière et de la gendarmerie à la préfecture, elle-même protégée par les forces de police et militaires. Un des accès à la place de la préfecture est aussi bloqué par un barrage.

Au moment où les ministres faisaient leur déclaration à la presse, plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés, harangués par les porte-parole des « 500 frères contre la délinquance », vêtus de noir et cagoulés. Un de leur porte-parole a assuré, mercredi, qu’ils étaient prêts à s’asseoir à la table des négociations.