François Fillon, à Brest, le 30 mars. | FRED TANNEAU / AFP

Réunis par le Conseil de l’agriculture française à Brest, sept candidats ont développé jeudi 30 mars leur programme sur l’agriculture. Devant près de 2 000 personnes, François Fillon, le plus applaudi, a affirmé qu’il fallait « arrêter d’emmerder les agriculteurs » qui cumulent « les difficultés : crises sanitaires, accidents climatiques, prix extrêmement fluctuants et beaucoup trop bas pour couvrir [les] coûts ».

Il a défendu l’idée que « les agricultures reprennent le pouvoir » dans les négociations commerciales entre les acteurs des secteurs agricole et agroalimentaire français. Le candidat de la droite souhaite ainsi « une juste répartition de la valeur ajoutée, un juste rapport des forces, (…) et une contractualisation équilibrée ».

Concernant l’Europe, le candidat de la droite a plaidé pour qu’elle se concentre sur deux priorités : « la gestion des risques et le soutien à l’investissement ». Sur le même sujet, Emmanuel Macron s’est déclaré en faveur d’une « Europe qui fonctionne de la même manière partout ».

« Nous avons besoin, vous avez besoin de l’Europe, tous les projets qui vous promettent de vous séparer de l’Europe, de vivre hors de l’Europe vous mentent. »

« Un vrai plan Marshall »

Le candidat d’En marche ! a par ailleurs proposé un « vrai plan Marshall pour l’agriculture » de cinq milliards d’euros et l’organisation d’un « Grenelle de l’alimentation » s’il est élu à l’Elysée. Il a prôné une agriculture diversifiée mêlant agriculture intensive, biologique, appellations d’origine contrôlée et circuits courts. Evoquant ensuite son futur gouvernement, M. Macron a promis un ministère de l’agriculture « fort » et à « temps plein ».

De son côté, Marine Le Pen a qualifié la Politique agricole commune (PAC) de « catastrophe » pour les agriculteurs. « Et si on mettait toutes nos forces pour créer une politique agricole à l’échelle de notre pays ? », a-t-elle lancé. Elle a ensuite déploré que « les produits agricoles français de qualité infiniment supérieure à d’autres se retrouvent en concurrence déloyale avec des produits qui ne respectent aucune norme ».

Nicolas Dupont-Aignan a également dénoncé la PAC, atteinte, selon lui, de « délire administratif ». Il prône donc de « changer le fonctionnement de l’Europe ou s’en aller ». Quant au député béarnais Jean Lassalle, interrogé sur les loups, il a clamé sous les applaudissements qu’il était « absolument impossible de faire cohabiter l’homme et les animaux de montagne ».

Jacques Cheminade a promis, lui, dix milliards d’euros d’investissement aux agricultures « soit le double de ce que promettent Emmanuel Macron et François Fillon ». Enfin François Asselineau, qui souhaite également sortir de l’Union européenne (UE) et de l’euro, a tenu à rassurer en affirmant que « sortir de l’UE ne veut pas dire devenir la Corée du Nord ».