Le Monde a eu accès au document recensant l’intégralité des mesures d’urgence pour la Guyane d’un montant de 1,085 milliard d’euros annoncées, samedi 1er avril, par le gouvernement.

Sécurité et de justice

- création d’un état-major de sécurité, sous l’autorité du préfet. Un sous-préfet sera chargé de la coordination des forces de sécurité ;

- un escadron de gendarmes mobiles sera basé à demeure en Guyane ;

- 50 gendarmes et policiers arriveront en renfort dès 2017 puis 90 gendarmes supplémentaires entre 2018 et 2020 ; augmentation de 50 % du nombre de réservistes, qui passeront de 200 à 300, favorisant ainsi en outre l’emploi local et la formation ;

- la zone de sécurité publique de Saint-Laurent-du-Maroni entre dans sa phase opérationnelle ;

- un échographe sera installé « très rapidement » à l’aéroport Félix-Eboué de Cayenne ;

- des barrages mobiles seront mis en place sur les RN1 et RN2 ;

- un Tribunal de grande instance sera construit à Saint-Laurent-du-Maroni (30 millions d’euros) ;

- un établissement pénitentiaire sera construit à Saint-Laurent-du-Maroni (50 millions d’euros) ;

- le réseau diplomatique français est immédiatement mobilisé pour relancer la coopération avec les pays voisins de la Guyane en matière de sécurité et de justice, notamment pour permettre la réadmission dans leur pays des étrangers condamnés.

Santé

- le projet de cession du centre médico-chirurgical de Kourou est abandonné en faveur d’un projet s’inscrivant dans le service public ;

- 20 millions d’euros sont délégués en urgence au centre hospitalier de Cayenne pour lui permettre de payer ses fournisseurs ; 40 millions supplémentaires sont décidés pour moderniser l’hôpital ;

- 25 millions d’euros sont attribués au centre hospitalier de l’ouest guyanais pour renforcer son budget d’investissement.

Education

- l’Etat accompagnera la collectivité territoriale de Guyane (CTG) dans la construction des collèges et des lycées à hauteur de 50 millions d’euros par an pendant cinq ans (250 millions d’euros) ;

- l’Etat décide de porter de 10 à 15 millions d’euros par an la dotation aux communes pour construire des écoles, sur dix ans (150 millions d’euros) ;

- le nombre d’intervenants en langue maternelle dans les écoles sera doublé dès la rentrée 2017 ;

Foncier

- l’Etat cédera gratuitement à la CTG et aux communes de Guyane 250 000 hectares ;

Equipement et aménagement

- l’Etat engagera dès 2017 les études de doublement du pont du Larivot et lancera les travaux pour un montant de 100 millions d’euros ;

- l’Etat engagera une première tranche du doublement de la RN1 entre Cayenne et Macouria et de la RN2 entre Cayenne et Matoury pour un montant de 100 millions d’euros ;

- l’Etat lancera les études d’une deuxième tranche du doublement de la RN1 pour un montant de l’ordre de 100 millions d’euros.

Economie

- l’Etat s’engage à lancer dès 2017 les travaux d’élaboration d’un pacte fiscal et social en Guyane pour favoriser le redémarrage de l’économie ;

- l’Etat versera dans les tout prochains jours une avance de trésorerie de 4,5 millions d’euros à la CTG pour lui permettre de régler les factures des transporteurs ;

- l’Etat décide des mesures suivantes en faveur des pêcheurs et des agriculteurs : paiement des aides gérées par l’ASP à hauteur de 3,5 millions pour les pêcheurs et de 5,5 millions pour les agriculteurs ;

- envoi immédiat d’une mission d’expertise pour accélérer les dossiers d’aides et soutenir les services de la CTG ;

- saisine immédiate de la Commission européenne pour la mise sous règlement général d’exemption par catégorie du nouveau régime d’aides spécifiques à la filière bois.

Collectivités locales

- le gouvernement transformera en subvention exceptionnelle d’équilibre le prêt de 53 millions d’euros consenti par l’AFD et la Caisse des dépôts et consignations afin de permettre à la CTG de régler ses factures à l’égard des entreprises guyanaises ;

- le gouvernement portera la part de la CTG dans le fonds de compensation du RSA à 50 millions d’euros en 2017 et le maintiendra à un niveau équivalent en 2018 et 2019 (150 millions d’euros) ;

- l’Etat versera à la CTG 9 millions d’euros pour compenser en 2017 le transfert aux communes de la part de l’octroi de mer qui lui a été affectée.

Comprendre la situation en Guyane en trois minutes
Durée : 02:59