Documentaire, dimanche 2 avril, sur Arte, à 23 h 40

Détail de "La Porte de l'Enfer" d'Auguste Rodin. | © Les bons clients

A l’occasion du centenaire de la mort d’Auguste Rodin, Arte propose dès 18 heures un documentaire sur la vie du sculpteur, La Turbulence ­Rodin, puis à 20 h 55 le film de Bruno Nuytten Camille Claudel, suivi du documentaire Et Rodin créa la “Porte de l’Enfer”, entièrement consacré à la genèse de cette œuvre qui tient une place particulière dans la vie de l’artiste.

Commandée à Rodin en 1879 par Edmond Turquet, alors sous-secrétaire d’Etat aux beaux-arts, pour la porte d’entrée du Musée des Arts décoratifs qui devait ouvrir en 1882 à l’emplacement du palais d’Orsay, cette monumentale sculpture devait être réalisée en cinq ans. Sa conception prendra beaucoup plus de temps que prévu.

Rodin, de retour d’un voyage en Italie, va d’emblée s’inspirer de la porte conçue par Lorenzo Ghiberti pour le baptistère Saint-Jean à Florence, ouvrage qui l’a for­tement impressionné et que Michel-Ange considérait comme « la porte du Paradis ». Or, c’est une porte de l’Enfer, composée de personnages tirés de La Divine Comédie de Dante, que Rodin souhaite construire.

Dans les moindres détails

Il va donc imaginer et sculpter, les unes après les autres, chacune des créatures destinées à son œuvre. Chacune étant pensée et travaillée dans les moindres détails comme une pièce à part entière. Certaines auront d’ailleurs plus tard leur propre existence, comme Le Penseur et Le Baiser. Le projet constitué de dix panneaux (sur six mètres de haut) prend du temps. Beaucoup de temps. Trois décennies précisément, soumises aux « incidents d’atelier » – qui nourriront le travail de Rodin au point de devenir sa signature – et aux soubresauts de sa vie personnelle, en grande partie liés à sa relation passionnelle avec Camille Claudel.

Lorsqu’une ébauche en plâtre est finalement présentée au public, c’est la stupeur. L’œuvre apparaît épurée, abstraite, incomprise. Ce n’est que plus de dix ans après la mort de Rodin que la Porte de l’Enfer sera coulée en bronze.

Dans leur documentaire, les auteurs Bruno Aveillan (plasticien) et Zoé Balthus (écrivain) ­explorent le processus créatif de cette œuvre colossale d’Auguste Rodin, à travers des images très esthétisantes où se mêlent la danse, la poésie et la littérature. Une forme qui fait de ce film un objet unique, à l’image du sujet qu’il traite.

Et Rodin créa la “Porte de l’Enfer, documentaire de Bruno Aveillan (France, 2017, 60 mn).