« Cette élection ne ressemble à aucune autre. J’y suis préparé », prévient Jean-Luc Mélenchon dans un entretien au Journal du dimanche publié ce 2 avril. La « conjonction de la grande marche du 18 mars pour la VIe République et du débat du 20 mars a provoqué mon décollage. La nature de ma candidature a changé », estime l’actuel quatrième homme dans la course à l’Elysée, qui gagne du terrain sur François Fillon d’après une enquête Odoxa pour Le Point le 31 mars (16% pour M. Mélenchon, 17% pour M. Fillon).

« Je deviens une figure rassurante. Je pense que les gens ont soif d’humanité ! », analyse le candidat de la France insoumise. « Je suis un chemin balisé. Du coup, j’apparais pour beaucoup comme une solution raisonnable... Non, pas raisonnable... raisonnée. Avec moi, il y a des étapes, un calendrier, une méthode », poursuit-il.

La comédienne Ariane Ascaride, du réalisateur Robert Guédiguian et de l’acteur Philippe Torreton invitent Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon à s’unir dans une lettre ouverte publiée par l’hebdomdaire car le « désastre est certain si vous restez divisés ». Le député européen rejette une nouvelle fois cette hypothèse : « Je ne veux pas être dans une bataille de bac à sable entre deux personnes qui se disputent le même seau ! Les électorats ne s’additionnent pas ».

« Personne ne se renie en votant avec moi »

« Hamon est une bonne personne », précise M. Mélenchon, « mais il représente le PS, le parti du discours du Bourget, qui complote encore un accord aux législatives avec Macron devenu son candidat officieux ».

Jugé « proche des préoccupations des Français » par 76% des personnes interrogées par l’Ifop pour Le JDD, le candidat veut ratisser large. « Mon défi n’est pas de rassembler la gauche, étiquette devenue bien confuse; il est de fédérer le peuple, » déclare-t-il. « Je ne veux pas de tambouilles à l’ancienne. Je ne veux pas de cette indigeste soupe de sigles. Vous n’avez pas besoin d’être de gauche depuis un siècle pour être d’accord avec moi. Personne ne se renie en votant avec moi. Les indécis sont la clé du vote; c’est eux que je veux convaincre! »

Jean-Luc Mélenchon pense même aux électeurs de droite. Certains, « dégoûtés par Fillon, préfèrent voter pour moi, » dit-il.