Manifestation à Paris pour réclamer « vérité » et « justice » après la mort de Liu Shaoyao. | BENJAMIN CREMEL / AFP

Plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées dimanche 2 avril à Paris pour exiger « justice » et « vérité » dans le cadre de la mort de Liu Shaoyao, un père de famille chinois de 56 ans, tué la semaine dernière par un policier dans des conditions controversées.

Au milieu de banderoles « Vérité justice, dignité » et d’affiches « J’aime la France », « Pour la paix, la justice ! Contre la violence », les manifestants, roses blanches à la main, se sont retrouvés sur la place de la République pour « un rassemblement de recueillement » à l’appel de plusieurs associations de la communauté chinoise.

Ils ont observé une minute de silence au pied de la statue au centre de la place, où avait été tendue une banderole avec la mention « Police assassin, on veut la justice » et la photo de Liu Shaoyao, tué le dimanche 26 mars à son domicile du 19e arrondissement par le tir d’un policier.

Sentiment d’être la « cible » de violences

Une série de rassemblements ont eu lieu depuis lors, dont certains émaillés d’incidents. « Nous voulons faire pression et soutenir la famille pour rétablir la vérité et lutter contre les violences policières », a expliqué dimanche Sacha Lin Jung, de l’association Chinois résidant en France, qui a co-organisé le rassemblement.

Dans la foule, Chen Hui, 21 ans, a dit être venu « pour ne pas être le prochain à être tué par un policier », car il a le sentiment que la communauté asiatique est la « cible » de violences.

Liu Shaoyao a été tué par le tir d’un policier alors que, selon la version de la police, il agressait avec des ciseaux un autre agent. Une version contestée par la famille qui affirme que le quinquagénaire coupait des poissons avec des ciseaux.

Pékin a publiquement demandé que la lumière soit faite sur les circonstances du décès. Une enquête a été ouverte par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices ».

La sécurité de la communauté asiatique est une « priorité », souligne le préfet de police

Le préfet de police de Paris, Michel Cadot, a souligné samedi 1er avril « la priorité » donnée à la sécurité de la communauté asiatique, lors d’une rencontre avec l’ambassadeur de Chine organisée après la mort de Shaoyao Liu, un père de famille tué par un policier.

A l’occasion de cette rencontre et d’une réunion avec les membres d’associations de la communauté chinoise « pour évoquer la sécurité des ressortissants chinois, résidents et touristes, dans Paris et son agglomération », le préfet a « exprimé ses condoléances à la communauté chinoise et sa compassion à la famille » de Shaoyao Liu, selon un communiqué de la préfecture. Il a également évoqué les mesures déjà ou bientôt mises en oeuvre pour assurer la sécurité des résidents et touristes chinois en France.

Il a cité, entre autres, de nouveaux dispositifs de vidéoprotection ou la création d’une brigade spécialisée dans la protection des touristes sur le secteur autour de la tour Eiffel, du Champ-de-Mars et du Trocadéro. Il a aussi insisté sur « les efforts réalisés en matière d’amélioration de la prise de plainte », avec notamment un « système de prise de plainte numérique » avec « module de traduction intégré » prévu pour cet été. L’ambassadeur de Chine en France « a souligné, lors de cette réunion, la bonne coopération avec la préfecture de police et a appelé à la poursuite des efforts communs », selon le communiqué.