Le socialiste Lenin Moreno, candidat du parti au pouvoir en Equateur, a été officiellement proclamé mardi vainqueur du second tour de l’élection présidentielle. | JUAN RUIZ / AFP

Le socialiste Lenin Moreno, candidat du parti au pouvoir en Equateur, a été officiellement proclamé mardi 2 avril vainqueur du second tour de l’élection présidentielle de dimanche par le Conseil national électoral (CNE). Il entrera en fonctions le 24 mai, succédant à Rafael Correa, dans un pays profondément divisé.

« Nous félicitons le peuple équatorien qui a élu légalement et légitimement son président », a déclaré le président du CNE, Juan Pablo Pozo, à la télévision publique, faisant état de « résultats officiels irréversibles » avec 99,65 % des suffrages dépouillés.

Dimanche 2 avril, le candidat du parti au pouvoir (Alianza Pais) avait remporté le second tour de l’élection présidentielle avec 51,11 % des votes exprimés (et 95,64 % des bulletins dépouillés). Son adversaire, le banquier très libéral Guillermo Lasso, 61 ans, n’avait pas reconnu sa victoire.

Dénonçant un risque de fraude, M. Lasso avait annoncé dimanche soir que la coalition d’opposition demandait un recomptage des voix dans toutes les provinces du pays. M. Lasso fondait ses accusations de fraude sur la différence entre les résultats d’une enquête à la sortie des urnes – qui le donnait gagnant avec huit points d’avance – et le résultat du CNE.

« Un style de gouvernement différent »

Le futur président n’a ni le charisme ni le leadership de son prédécesseur, M. Correa. Tout en s’engageant à maintenir la ligne politique de son prédécesseur, M. Moreno, 64 ans, marié, père de trois filles et paraplégique à la suite d’une attaque à main armée, a promis « un style de gouvernement différent ».

Les deux hommes sont très proches. Lenin Moreno a été vice-président de Rafael Correa entre 2007 et 2013. Il s’est choisi pour vice-président Jorge Glas, à ce poste actuellement, et homme de confiance de l’actuel président. L’opposition est convaincue que ce choix lui a été imposé par le chef de l’Etat et que celui-ci va continuer à tirer les fils du pouvoir. M. Correa a annoncé qu’il avait l’intention de vivre un temps en Belgique, dont son épouse est originaire.

La majorité parlementaire de M. Moreno sera réduite. La manne pétrolière qui, pendant près de dix ans, a financé politique sociale et infrastructures, se tarit, la réévaluation du dollar pénalise l’économie, et le chômage est en hausse.