LA LISTE DE NOS ENVIES

Au menu cette semaine : une plongée dans Berlin, dix ans après la chute d’Hitler ; une série d’animation avec des rats, des pigeons, des cafards, des puces, des chevaux ou des oies new-yorkais ; et une série policière déjà culte, avec une capitaine de gendarmerie débonnaire, accent ch’ti, grande gueule et déconneuse.

« Berlin 56 » : terribles pas de deux avec la mémoire

Berlin 56 (1/6) - bande-annonce - ARTE
Durée : 00:31

1956 : quelque dix ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre. Mais, en Allemagne, il est des passés qui ne passent pas, en dépit de la tentative de beaucoup de mettre de funestes et coupables souvenirs au troisième sous-sol de leur mémoire. Comme par exemple Caterina Schöllack, directrice d’une école de danse, de maintien et de bonnes manières, à Berlin- Ouest. Ses filles découvrent qu’elle en a obtenu les murs et la gérance – autrefois propriété d’une famille juive spoliée, déportée et assassinée dans un camp de concentration – grâce à l’intermédiaire d’un responsable nazi dont elle est toujours la maîtresse.

Dans le salon de thé de l’école, trois dames sont en fait les veuves de nazis ; un jeune musicien – dont s’entiche Monika, la cadette des trois filles Schöllack, héroïne de la série – a sur l’avant-bras un numéro tatoué ; un autre, issu de la haute bourgeoisie, finit par prendre le large quand il réalise que son père, fabricant d’armes pendant le conflit, n’a qu’une idée en tête : contribuer au réarmement de son pays et consolider sa fortune. Cette époque où la frontière entre Berlin-Est et Ouest était encore assez poreuse est illustrée avec l’aide d’images d’archives colorisées et d’une lumière sous-saturée, le tout sur fond de rock & roll, la danse qui ringardise l’école de Caterina…

Le ton est un rien mélodramatique et sentimental, et le propos, traité en six épisodes, aurait mérité d’être davantage creusé. En l’état, Berlin 56 ressemble davantage à un téléfilm à rallonge qu’à une série digne d’Arte. Mais cela se regarde presque sans ennui. Renaud Machart

Berlin 56, série créée par Annette Hess. Avec Claudia Michelsen, Sonja Gerhardt, Maria Ehrich, Emilia Schüle, Heino Ferch (All., 2016, 6 x 45 min). Jeudi 6 sur Arte à 20 h 55 (3 épisodes par soir) et en replay sur Arte +7.

« Animals » : bavard bestiaire

Animals S2: Official On-Air Trailer (HBO)
Durée : 01:28

OCS diffuse la deuxième saison d’Animals, une série d’animation créée par Phil Matarese et Mike Luciano, coproduite par les frères Mark et Jay Duplass. Les héros en sont des rats, des pigeons, des cafards, des puces, des chevaux ou des oies new-yorkais (qui croisent quelques humains). On ne peut pas dire que la parole leur manque, car ils tchatchent autant que les personnages des films de Woody Allen – dont ils partagent pas mal des névroses. Le langage est cru, les situations trash et les teintes grises et noires, parfois enrichies d’un peu de couleur, créent une atmosphère underground, surréaliste et singulière. R.Ma.

Animals, saison 2, de Phil Matarese et Mike Luciano (EU, 2016, 7 × 26 min), sur OCS City, le samedi à 22 h 20, et, à la demande, sur OCS Go.

« Capitaine Marleau », déjà inoubliable

France 3/ capitaine marleau (teaser #3)
Durée : 00:32

Les séries policières marquent les esprits par la force et l’intrication de leurs enquêtes. Mais celles dont le public se souvient, par-delà les générations, sont marquées par un acteur inoubliablement distribué dans le rôle principal (Maigret, Columbo, Arabesque, etc.). On peut parier que Capitaine Marleau fera partie de ces séries que le public gardera en mémoire. Car Corinne Masiero, en capitaine de gendarmerie débonnaire, accent ch’ti, grande gueule et déconneuse, avec une chapka sur la tête qui lui donne des allures de chien Pluto, a créé un personnage d’ores et déjà inoubliable. Après le tabac d’audience de la semaine dernière (6,3 millions de téléspectateurs, soit 25 % de part d’audience), France 3 devrait à nouveau cartonner pour le dernier épisode de cette saison. R. Ma.

Capitaine Marleau (saison 2), série créée par Elsa Marpeau. Avec Corine Masiero, Géraldine Pailhas, Charles Berling, Jacques Spiesser (Fr., 2016, 6 x 101 min). France 3, mardi 4 avril à 20 h 55 (et sur pluzz.francetv.fr/).