Nathalie Arthaud, le 2 avril 2017, à Strasbourg. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Nathalie Arthaud le revendique jusque dans ses affiches électorales : la « candidate communiste » à la présidentielle, c’est elle. La représentante de Lutte ouvrière (LO) entend profiter de l’absence d’un candidat présenté par le Parti communiste français (PCF), qui soutient Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), pour consolider son électorat potentiel.

Malgré un score très faible pour sa première participation en 2012 (0,56 % des suffrages), la dirigeante d’extrême gauche se dit toujours aussi déterminée à faire entendre « le camp des travailleurs » pendant la présidentielle. Quitte, donc, à vouloir attirer ces mêmes militants du PCF que les trotskistes ont pourfendus pendant des années.

  • Son programme

Nathalie Arthaud le répète à longueur d’interviews – trop rares, à son goût. Si la candidate de LO se présente pour la deuxième fois à l’élection présidentielle – grâce à son réseau militant, elle a d’ailleurs été parmi les cinq candidats les plus rapides pour recueillir ses 500 parrainages d’élus –, ce n’est pas pour les ors de l’Elysée. La trotskiste veut surtout se servir de la campagne pour stimuler des « luttes collectives » et des grèves ultérieures à même de renverser ce capitalisme qu’elle dénonce.

Mme Arthaud entend aussi faire passer des messages, diffuser ses propositions principales, au premier rang desquelles l’instauration d’un salaire minimum de 1 800 euros par mois, contre 1 153 euros mensuels actuellement. Pour résorber le chômage, Lutte ouvrière propose également d’interdire les licenciements et une embauche massive dans les services publics.

Désireuse de ramener à 60 ans l’âge légal de départ à la retraite et de garantir une médecine gratuite pour tous, la formation d’extrême gauche réclame également l’expropriation des banques et des entreprises financières, sans indemnité ni rachat, et le placement de leur activité sous le contrôle de la population.

Sur le plan de la sécurité et de la défense, son programme prévoit de permettre à toute la population de participer directement à toutes les tâches administratives et de police. LO préconise enfin l’interdiction des expulsions locatives et la réquisition des logements vides. Se réclamant de l’internationalisme prolétarien, elle demande aussi la liberté de circulation et d’installation pour tous les migrants.

  • Son parcours

La candidate de Lutte ouvrière n’est pas ouvrière, et il en a toujours été ainsi. Nathalie Arthaud, 47 ans, enseigne l’économie et la gestion au lycée Le Corbusier d’Aubervilliers (Seine-Sant-Denis). Avant elle, une autre femme a incarné le parti pendant six campagnes entre 1974 et 2007, un record : Arlette Laguiller, ancienne employée de banque et première femme candidate à l’Elysée, tous partis confondus.

« Nathalie », comme l’appellent ses militants, a succédé dès 2008 à « Arlette » au poste de porte-parole de Lutte ouvrière. En 2012, son score à la présidentielle est le plus bas jamais enregistré par son parti : moins de 1 %. L’ancienne conseillère municipale de Vaux-en-Velin (Rhône), élue sur une liste menée par le PCF jusqu’en 2014, a également participé aux européennes de 2009 (0,84 %) et aux régionales de 2010 (1,42 %).

Mme Arthaud est, avec Marine Le Pen (Front national), la seule femme candidate à la présidentielle de 2017. En donnant encore cours à raison de deux journées par semaine, l’enseignante est aussi la seule candidate à travailler encore pendant sa campagne, l’autre candidat d’extrême gauche, Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste), ayant été déchargé de son poste d’ouvrier chez Ford le temps de la campagne.

A l’inverse de M. Poutou, finalement retenu en Gironde pour participer à une mobilisation, Nathalie Arthaud a déjà eu l’occasion de participer à un débat cette année : il s’agissait de l’« autre débat » avec Jacques Cheminade (Solidarité et progrès), organisé sur Internet par le nouveau média d’information Explicite, le même jour que la confrontation télévisée sur TF1 entre les cinq candidats favoris des sondages.

La déclaration de patrimoine de Nathalie Arthaud

Voici ce que contient la déclaration de patrimoine de Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière à l’élection présidentielle, publiée pour la première fois par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le 22 mars :

1. Les immeubles bâtis et non bâtis.

  • Appartement de 48 m², bien commun, acheté à deux (détenu à 50 %) en 2009, pour un montant total (acquisition et travaux) de 201 000 euros, valeur actuelle de 248 700 euros.

2. Les parts de société civile immobilière (SCI).

Néant.

3. Les autres valeurs non cotées en Bourse.

Néant.

4. Les instruments financiers.

Néant.

5. Les assurances-vie.

Néant.

6. Les comptes bancaires courants et les produits d’épargne.

La Banque postale :

  • Compte courant : 1 166,17 euros.
  • Compte joint avec (nom et prénom masqués) : 758,80 euros.
  • Livret A : 492,78 euros.
  • Compte épargne logement : 6 053,19 euros.

7. Les biens mobiliers divers, lorsque leur valeur unitaire est égale ou supérieure à 10 000 euros.

Néant.

8. Les véhicules à moteur.

  • Citroën C3 achetée en 2006, valeur d’acquisition 14 500 euros.

9. Les fonds de commerce, clientèles, charges et offices.

Néant.

10. Les espèces et les autres biens, dont les comptes courants de société ou stock-options d’une valeur supérieure ou égale à 10 000 euros.

Néant.

11. Les biens mobiliers, immobiliers et comptes détenus à l’étranger.

Néant.

12. Le passif.

  • La Banque postale : crédit logement contracté le 22 octobre 2009 pour un montant total de 140 517 euros (à deux), mensualités de 1 399,41 euros (à deux), restent à rembourser 7 002,48 euros (à deux).