François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle,  lors d’un meeting à Provins (Seine-et-Marne), le mercredi 5 avril. | PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

Au lendemain du grand débat entre les onze candidats, durant lequel François Fillon a été malmené par Philippe Poutou, qui l’accuse d’avoir « piqué dans les caisses publiques », le candidat de la droite à la présidentielle a affirmé qu’il était « toujours là » malgré « les torrents de boue déversés » sur lui. Des propos tenus lors d’un meeting à Provins (Seine-et-Marne), où il a promis « l’alternance ».

M. Fillon, mis en examen notamment pour détournement de fonds publics dans l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, a dénoncé la « salve ininterrompue de calomnies à [son] endroit » qui « a réussi à étouffer presque tout débat de fond ».

« Pendant deux mois et demi, ils ont tapé tous les jours et je suis encore là », a-t-il dit devant plus de 2 000 personnes, selon les organisateurs. dans l’assemblée, on comptait des parlementaires Les Républicains comme Christian Jacob, maire de la ville, Eric Woerth, Caroline Cayeux ou Daniel Fasquelle et des centristes, dont Charles de Courson et Yves Jégo.

« Alternance »

« Ce sera bientôt le moment de vérité », a lancé l’ex-premier ministre, à dix-neuf jours du premier tour. « Nous ne pouvons plus attendre. Nous ne pouvons plus repousser les réformes. Cinq ans d’immobilisme de plus seraient cinq ans de trop », a-t-il dit, sûr d’être le seul à pouvoir incarner « l’alternance ».

« Cette bataille, nous pouvons la gagner et nous allons la gagner. Ne vous laissez pas faire. Ne vous laissez pas intimider. Tout est fait dans cette élection pour favoriser le désarroi, le renoncement. »

« Si, comme moi, vous n’êtes pas dupes, si, vous aussi, vous êtes révoltés, alors prenez les choses en main, bousculez les scénarios écrits par d’autres ! De tous les candidats, je suis le seul qui ait autre chose à proposer à la France qu’un repli suicidaire, un écran de fumée ou un statu quo déplorable », a-t-il ajouté, en visant Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Benoît Hamon.

« Je suis le seul qui ait un cap », a insisté M. Fillon, alors que les sondages continuent de le donner éliminé au premier tour.

Selon lui, « les bonnes âmes qui orchestrent » les calomnies contre lui « ont compris que la comparaison raisonnable entre [son] projet et celui des autres ne serait pas à leur avantage. Elles voudraient donc nous faire croire que l’élection est déjà faite ».