Des manifestants près du centre spatial à Kourou, en Guyane, le 4 avril. | JODY AMIET / AFP

Le conseil des ministres a acté mercredi 5 avril le plan d’urgence d’un peu plus de 1 milliard d’euros en faveur de la Guyane, alors que leaders du mouvement de contestation réclament plus du triple. A Kourou, des manifestants quittaient le centre spatial guyanais après une nuit d’occupation, quelques jours après l’échec des négociations avec le gouvernement.

  • Un groupe de suivi mis en place pour « poursuivre les discussions »

Un « groupe de suivi » va être mis en place en Guyane pour « poursuivre les discussions » sur le plan d’aide proposé par le gouvernement et s’assurer de sa « mise en œuvre », a annoncé mercredi le premier ministre, Bernard Cazeneuve, confronté à la persistance du conflit social dans la collectivité d’outre-mer.

« Nous travaillons sur l’ensemble des revendications d’urgence transmises ces derniers jours, y compris après le départ des ministres. Des réponses seront apportées à chaque demande, je m’y suis engagé », a assuré M. Cazeneuve dans un entretien au quotidien régional France-Guyane.

François Hollande a affirmé que face au conflit social qui paralyse la Guyane depuis deux semaines, le gouvernement devait à la fois faire preuve de « dialogue » et de « responsabilité ». Soulignant « le travail qui a été fait » par les ministres de l’intérieur et de l’outre-mer, Matthias Fekl et Ericka Bareigts, le chef de l’Etat « a salué leur courage face à des moments où l’intimidation a pris le pas sur le dialogue ».

Bien que rejeté par les leaders du mouvement, un plan de 25 mesures d’un total de plus de 1 milliard d’euros, centré sur la sécurité, l’éducation et la santé, a été acté mercredi en conseil des ministres à Paris.

La ministre de l’outre-mer a précisé qu’une aide de 500 millions d’euros était prévue pour la collectivité territoriale de Guyane, sur ce plan d’urgence annoncé samedi à Cayenne. Mme Bareigts a ajouté que les « 428 propositions du collectif » guyanais avaient « été travaillées en totalité » et que le plan gouvernemental y répond « à hauteur de 75 % ». « Nous ne souhaitons pas engager l’Etat sur des mesures qui n’auraient pas demain de réalité », a-t-elle souligné, « nous voulons faire que les mesures qui sont prises aujourd’hui soient des mesures réalisables, financées et qui seront réalisées ».

  • Les manifestants quittent le centre spatial de Kourou

Le collectif Pou LaGwiyann dékolé (Pour que la Guyane décolle), qui pilote le mouvement de protestation, avait exigé dimanche 2,5 milliards d’euros « tout de suite ». Il demande désormais 3,1 milliards d’euros. Une trentaine de manifestants ont par ailleurs occupé dans la nuit de mardi à mercredi le centre spatial à Kourou d’où décollent les fusées Ariane.

Ils ont mis fin à l’occupation mercredi dans la journée, en se targuant d’avoir effectué « une démonstration de force ». « On a voulu montrer que l’on pouvait prendre possession de tous les espaces, même stratégiques, de Guyane. C’était une démonstration de force », a affirmé un porte-parole du mouvement, Manuel Jean-Baptiste.