Francois Fillon en meeting à Provins le 5 avril. | PHILIPPE WOJAZER / REUTERS

François Fillon passe à l’offensive… et à la menace. Le candidat du parti Les Républicains a prévenu, jeudi 6 avril sur France Inter, qu’il comptait poursuivre en justice, « le jour venu », « tous ceux qui sont à l’origine » de la révélation de l’affaire sur l’emploi présumé fictif de son épouse.

« Cette opération a été montée, je le prouverai. J’ai les dates, les jours, les personnes qui ont communiqué ces documents. Ça viendra, le moment venu, je poursuivrai tous ceux qui sont à l’origine de cette affaire. C’est vrai que j’ai mal dormi. Ceux qui sont à l’origine de cette affaire ne dormiront pas bien à l’avenir. »

« Ça fait deux mois et demi qu’on m’empêche de faire ma campagne », a encore lâché M. Fillon. Une nouvelle fois, il a directement mis en cause François Hollande et son entourage.

Des documents qui « viennent d’un service de l’Etat »

Selon le candidat de la droite, les documents qui ont permis aux journalistes du Canard enchaîné de révéler les affaires qui le visent « viennent d’un service de l’Etat » : « ce ne sont pas eux qui les ont cherchés, on leur a apporté. »

« On est devant des pratiques qui ne sont pas démocratiques, a souligné M. Fillon. Ce n’est pas la justice qui est en cause, c’est ceux qui la manipulent. »

Le candidat avait déjà mis en cause le chef de l’Etat et son supposé « cabinet noir ». M. Hollande avait rétorqué que M. Fillon était « en deçà » de la « dignité » qui sied à une campagne présidentielle.

Les nouvelles accusations de M. Fillon ont fait réagir Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et proche de François Hollande. « Encore une fois, on est dans une volonté de suspicion, d’insinuation ; une manière de faire de la politique qui n’est pas à la hauteur de ce que doit être un engagement pour gouverner un pays », a-t-il considéré, sur FranceInfo.  Il a insisté sur l’indépendance de la justice, renforcée selon lui durant le quinquennat Hollande :

« La justice est indépendante et il n’y a jamais eu de cabinet ni noir, ni gris, ni blanc ni jaune. Et c’est l’honneur de François Hollande. La justice, et ça François Fillon ne veut pas l’accepter, a été indépendante dans la conduite des affaires judiciaires, c’est un acquis de ce quinquennat ».

François Fillon s’est, par ailleurs, dit certain d’accéder au second tour de la présidentielle. Interrogé sur les sondages, dans lesquels Jean-Luc Mélenchon est en train de le rattraper, le candidat de LR a estimé que ces enquêtes étaient « biaisées, par les échantillons et par le climat politique général. Ce n’est pas la même chose de voter sur Internet et de mettre un bulletin dans une urne. »

Les affaires qui menacent Fillon résumées en trois minutes
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