Film d’animation sur OCS Max à 20 h 40

Ernest & Celestine - Trailer
Durée : 02:01

Qui eut cru que l’adaptation au cinéma de ce classique de la littérature enfantine aurait un générique si costaud ? Daniel Pennac au scénario ; Vincent Patar et Stéphane Aubier, auteurs du barré ­Panique au village (2009), à la réalisation, aux côtés de leur cadet, Benjamin Renner ; et Lambert Wilson pour la voix d’Ernest.

Ernest et Célestine est ce que l’on appelle aujourd’hui une préquelle : un récit des origines imaginé à partir de la série d’albums Ernest et Célestine, le gros ours et la petite souris imaginés dans les années 1980 par Gabrielle Vincent. Un film qui respecte la délicatesse des dessins de l’illustratrice belge, la tendresse et la malice de la relation entre ces deux personnages. Et qui, en même temps, invente autre chose, d’un peu plus mordant, d’un peu plus politique.

Quand le film commence, Ernest et Célestine ne se connaissent pas. Le gros ours vit en haut d’une colline, au pays des ours. Ses parents voulaient qu’il soit juge, mais il préfère être musicien ambulant. La petite souris habite sous terre, chez les souris, où on la forme pour être dentiste, métier en vue chez les rongeurs qui n’ont comme force de travail que leurs dents. Mais Célestine est une artiste. Rien ne l’intéresse moins que de soigner les incisives de ses congénères.

Ernest et Célestine - Extrait 1
Durée : 01:47

Mandatée par sa communauté pour rapporter des dents de lait d’enfant ours, Célestine s’est fait surprendre et a atterri dans une poubelle où elle s’endort. A son réveil, elle se découvre dans la gueule d’Ernest, affamé après une matinée passée à faire la manche. Elle sauve sa peau en développant une rhétorique implacable qui le convainc de l’intérêt pour ces deux moutons noirs de faire bien vite alliance. Ensemble, ils vont peu à peu découvrir les vertus de l’altérité.

Destiné aux enfants, ce film d’animation est un ravissement de bout en bout. Associant des images d’une grande douceur à un rythme parfois déchaîné, le film pointe du doigt comportements grégaires, abus de pouvoir et ­violence petite-bourgeoise. C’est drôle, vif, poétique. Un plaisir.

Ernest et Célestine, de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner (Fr.-Bel.-Lux., 2012, 80 min).