Boris Johnson devait se rendre à Moscou lundi 10 avril. | AMEL EMRIC / AP

Le ministre des affaires étrangères britannique, Boris Johnson, devait se rendre lundi 10 avril à Moscou : il a finalement décidé samedi d’annuler son déplacement. Une décision prise en raison « des développements en Syrie, qui ont changé fondamentalement la situation », a-t-il expliqué dans un communiqué.

« Nous déplorons la défense continue par la Russie du régime d’Assad, même après l’attaque aux armes chimiques contre des civils innocents », a précisé le ministre, en référence à l’attaque chimique imputée au régime syrien qui a fait 86 morts, mardi, à Khan Cheikhoun. Il a appelé « la Russie à faire tout ce qui est possible pour qu’un règlement politique ait lieu en Syrie et pour travailler avec le reste de la communauté internationale afin de s’assurer que les événements choquants de la semaine dernière n’aient plus jamais lieu ».

« Un message clair »

Vendredi, en réaction à l’attaque chimique, les Etats-Unis ont tiré 59 missiles de croisière Tomahawk vers la base syrienne d’Al-Chayrat, depuis deux navires américains en Méditerranée. Londres a annoncé vendredi « soutenir pleinement l’action des Etats-Unis » en Syrie.

« Ma priorité est maintenant de poursuivre le contact avec les Etats-Unis et d’autres à l’approche du sommet du G7 des 10 et 11 avril afin d’organiser un soutien international coordonné à un cessez-le-feu sur le terrain et d’intensifier le processus politique », a souligné Boris Johnson. « J’ai parlé de ces projets en détail avec le secrétaire d’Etat [ministre des affaires étrangères américain] Tillerson. Il va se rendre à Moscou comme prévu et, après la rencontre du G7, pourra faire passer ce message clair et coordonné aux Russes », a-t-il ajouté.

Le président russe, Vladimir Poutine, dont le pays est avec l’Iran le principal allié du président syrien, Bachar Al-Assad, a dit considérer les frappes américaines comme une « agression contre un Etat souverain ». Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a estimé que les actions de Washington étaient en « totale contradiction avec le droit international » et « à la limite de la confrontation militaire avec la Russie ».

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