En égalisant in extremis, samedi 8 avril lors de la 31e journée du championnat de football espagnol, l’attaquant français Antoine Griezmann a permis à l’Atletico Madrid d’arracher un nul 1-1 face au Real. La première place du club entraîné par Zinedine Zidane se retrouve du coup menacée par Barcelone.

Héros du derby, « Grizi » a hérité du ballon dans la surface et placé une frappe du gauche imparable (85e) pour répondre à l’ouverture du score de Pepe de la tête sur un coup franc excentré (52e). Auteur de son 15e but en Liga cette saison, le Français a aussitôt fêté cette égalisation en montrant aux caméras, inscrit sur son tibia gauche, le prénom de sa fille Mia.

Joueur d’envergure

L’international français a joué un bien mauvais tour au Real Madrid (1er, 72 points), qui pourrait perdre la tête du classement si le Barça (2e, 69 points) s’imposait en soirée à Malaga. L’Atletico, de son côté, a conservé sa troisième place (62 points), directement qualificative pour la Ligue des champions (C1), malgré la victoire (4-2) de Séville (61 points) contre le Deportivo La Corogne.

Antoine Griezmann célèbre le 1-1 décroché face au Real, entouré de Filipe Luis (à droite) et Correa, le 8 avril. | DANIEL OCHOA DE OLZA / ASSOCIATED PRESS

C’est le genre de prestation qui confirme l’envergure prise par Griezmann dans le football espagnol et mondial. « C’est un joueur qui a ça, qui marque des buts. Il a beaucoup marqué cette saison, on aurait aimé qu’il ne marque pas ce soir », a commenté Zinédine Zidane.

Samedi après-midi, Griezmann a été un véritable poison pour l’équipe entraînée par son compatriote. Et, alors que les médias commencent à évoquer la possibilité d’un transfert futur vers un géant européen comme le Real, il a confirmé qu’il était au niveau d’un stade aussi exigeant que le Bernabeu. « Je n’exclus rien pour l’avenir, mais je suis heureux à l’Atletico », a commenté le Français, sous contrat jusqu’en 2021 et désireux de rester au club « colchonero » pour inaugurer un nouveau stade flambant neuf la saison prochaine.

L’Atletico retrouve sa fierté

En glissant le ballon au fond des filets, Griezmann a-t-il repensé au penalty manqué en finale de la Ligue des champions perdue en mai 2016 contre ce même Real Madrid ? Toujours est-il que le Français a permis à l’Atletico de retrouver sa fierté après la gifle subie à l’aller au stade Calderon (3-0), en novembre 2016, avec un triplé de Cristiano Ronaldo.

On a peu vu le quadruple Ballon d’Or portugais samedi, mais on a beaucoup remarqué le troisième de l’édition 2016 du trophée. Intenable, le Français a été à l’origine des meilleures occasions de l’Atletico. Citons sa frappe croisée à la trajectoire fuyante qui a mis en grande difficulté le gardien madrilène Keylor Navas (39e). Ou son incroyable ciseau dos au but, injustement invalidé pour hors-jeu, et qui aurait mérité mieux (74e).

Ce match nul ne rend pas justice au Real, qui a globalement dominé les débats et pris un ascendant logique sur un coup de tête de Pepe (52e). Le défenseur international portugais est ensuite passé du rire aux larmes : il s’est jeté pour dégager un ballon avant d’être contraint de céder sa place (65e), avec deux côtes cassées sur le coup.

L’entraîneur du Real, Zinedine Zidane, lors du derby Real-Atletico, le 8 avril. | PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Zidane laisse planer le doute

La grande erreur du Real de Zidane est de n’avoir pas plié le match quand il le pouvait. Et l’entraîneur français, qui avait laissé planer le doute, vendredi 7 avril, sur son avenir la saison prochaine, a renvoyé les journalistes vers son président Florentino Pérez : « Vous devez demander ça à quelqu’un d’autre, pas à moi. » Pas vraiment rassurant pour le Real avant d’affronter le Bayern Munich, mercredi 12 avril en quarts de finale de Ligue des champions…

En l’état, voici la Liga relancée puisque, même si le Real conserve un match en retard, il pourrait voir son avance fondre avant le Clasico de la Liga contre le Barça le 23 avril. Un coup de tonnerre signé Griezmann.