Le pape François, au Vatican, lors du dimanche des Rameaux le 9 avril. | ALBERTO PIZZOLI / AFP

Lorsqu’il l’avait reçu au Vatican, le 23 mai 2016, le pape François avait simplement dit à son hôte Ahmed Al-Tayeb, le grand imam de la mosquée Al-Azhar du Caire : « Le message, c’est notre rencontre. » Pour que ce message soit clair pour tout le monde, le chef de l’Eglise catholique a voulu le répéter en rendant sa visite à l’autorité religieuse égyptienne.

Il retrouvera donc le grand imam d’Al-Azhar juste après sa rencontre avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, au premier jour de son voyage de deux jours, vendredi 28 avril. Il participera ensuite avec lui à une conférence internationale sur la paix organisée par Al-Azhar. Ce sera la seconde visite d’un pape en Egypte, dix-sept ans après celle de Jean Paul II.

La devise choisie pour ce voyage, « un pape de paix dans une Egypte de paix », sonnera peut-être tragiquement après les attentats anticoptes de Tanta et d’Alexandrie qui ont tué au moins 44 personnes, dimanche 9 avril, et qui ont été revendiqués par l’EI. Mais la devise reflète le volontarisme déployé par François depuis le début de son pontificat, quatre années dominées par la situation au Proche-Orient, ses conséquences pour les minorités religieuses, au premier rang desquelles les chrétiens, et ses répercussions migratoires.

Ne pas nourrir l’idée d’une guerre de religions

Après avoir exprimé ses condoléances à son « cher frère, sa sainteté le pape Théodore II », le chef de l’Eglise copte orthodoxe qu’il a reçu à Rome en mai 2013, et à « toute la chère nation égyptienne », lors de la prière de l’angélus, dimanche à Rome, le pape a ajouté : « Que le Seigneur convertisse les cœurs de ceux qui sèment la terreur, la violence et la mort et aussi le cœur de ceux qui fabriquent les armes et en font commerce. »

François est d’abord soucieux de ne pas nourrir en quoi que ce soit l’idée d’une guerre de religions. C’est l’une des explications de son diagnostic personnel de « troisième guerre mondiale par morceaux » qui sévirait en différents points du Proche-Orient et d’Afrique.

Lors d’une conférence de presse au retour des Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie (Pologne), le 31 juillet, quelques jours après l’assassinat du père Jacques Hamel, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), il avait refusé tout lien entre l’islam et la violence, allant jusqu’à affirmer : « Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. »

Depuis quatre ans, de la Turquie à la Centrafrique, il n’a eu de cesse qu’il ne trouve des interlocuteurs musulmans pour démontrer en actes que le dialogue interreligieux est utile pour la paix et nuisible à la violence politique. C’est le discours qu’il devrait répéter les 28 et 29 avril, au Caire, dans le pays qui abrite la plus grande communauté chrétienne du monde arabe.