Benoît Hamon à Paris le 10 avril. | JACQUES DEMARTHON / AFP

A son tour de dévoiler ce que seraient ses premiers mois au pouvoir. Benoît Hamon a détaillé, lundi 10 avril, les six premiers mois de son action présidentielle.

Très offensif, à moins de deux semaines du premier tour de l’élection, et alors qu’il est distancé par Jean-Luc Mélenchon, M. Hamon a profité de l’exercice pour marquer clairement ses différences avec François Fillon, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.

M. Hamon prévoit de revaloriser « immédiatement le RSA à 600 euros », et de nommer un Haut-commissaire au revenu universel d’existence, qui assurera le pilotage des travaux préparatoire à la mise en œuvre de cette mesure phare début 2018.

Des états généraux du travail seront convoqués avec les partenaires sociaux pour définir les contours de la nouvelle loi travail qui sera déposée devant le Parlement à l’automne et viendra remplacer la loi El Khomri.

Les parlementaires au travail tout l’été

A l’été, il n’y aura pas de vacances parlementaires : les élus de la nouvelle majorité devront examiner un premier projet de loi consacré à la transparence de la vie publique et à la fin des conflits d’intérêt dans la République. Un autre projet de loi devra permettre d’interdire les pesticides dangereux pour la santé et les perturbateurs endocriniens.

A l’automne, le collectif budgétaire sera l’occasion d’instaurer une taxe sur les superprofits des banques, et de revaloriser la rémunération des fonctionnaires. M. Hamon veut également augmenter par décret de 5 % le smic, « qui dépassera ainsi la barre des 1 500 euros bruts mensuels au 1er juillet 2017 », et de 10 % tous les minima sociaux.

Tacles à Mélenchon et Hamon

Le premier déplacement de M. Hamon sera à Athènes, pour réclamer la fin des politiques d’austérité en Europe. La première personne qu’il recevra sera le lanceur d’alerte Antoine Deltour, une des figures de la lutte contre l’évasion fiscale. Il a réaffirmé son souhait d’accorder l’asile à un autre lanceur d’alerte, Edward Snowden.

M. Hamon a profité de sa conférence de presse pour s’en prendre à ses adversaires : Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Au sujet du premier, qui a détaillé dans le Journal du dimanche ses premières mesures, il a regretté que celui-ci ne propose « aucune mesure sociale, ni pour les pauvres, ni pour les salariés ». Le candidat d’En marche ! souhaite en revanche une hausse de la CSG pour « six millions de retraités », quand François Fillon « propose, lui, l’augmentation de la TVA, et que les deux s’accordent sur un immense plan social pour la fonction publique », a dit M. Hamon.

M. Hamon a redit son désaccord fondamental avec Jean-Luc Mélenchon à propos de l’Europe. « Est-ce qu’on veut que la gauche se reconstruise demain sur la sortie de l’Union européenne ? », a-t-il demandé.