L’importante mobilisation de la rue n’aura pas eu raison de la loi controversée. Le président hongrois, Janos Ader, a promulgué lundi 10 avril une loi considérée comme dirigée contre l’université d’Europe centrale (CEU en anglais), financée par le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros.

La loi, qui modifie la législation de 2011 sur l’éducation supérieure, « n’enfreint pas la liberté d’étudier ou d’enseigner » reconnue par la Constitution hongroise, a assuré M. Ader dans un communiqué. La nouvelle législation, votée mardi par le Parlement, prévoit notamment de priver de licence les instituts d’enseignement étrangers qui ne disposent pas de campus dans leur pays d’origine. Cette disposition vise tout particulièrement la CEU, fondée peu après la chute du communisme en Europe pour promouvoir « la bonne gouvernance, le développement durable et la transformation sociale ».

Des dizaines de milliers de manifestants dimanche

Un manifestant tient une pancarte "Orban est un tyran cruel et inhumain", le 10 avril à Budapest. | Janos Marjai / AP

Dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Budapest en soutien à cet établissement anglophone créé en 1991 dans la capitale hongroise par George Soros, devenu la bête noire du premier ministre souverainiste Viktor Orban, dont M. Ader est un proche allié.

Les menaces pesant sur la CEU ont suscité un vaste mouvement de mobilisation. Plus de neuf cents universitaires de monde entier, dont dix-huit Prix Nobel, ont signé une pétition exigeant le retrait de cette loi. Le département d’Etat américain, la Commission européenne et plusieurs responsables européens ont exprimé leur préoccupation.