C’est un cri d’alarme qu’a lancé l’Organisation mondiale de la santé (OMS), jeudi 13 avril. Près de deux milliards de personnes dans le monde utilisent encore de l’eau potable contaminée par des matières fécales. Une situation qui les expose « à contracter le choléra, la dysenterie, la typhoïde et la polio », a expliqué la directrice du département santé publique, le docteur Maria Neira. D’après les estimations de l’organisation, l’eau potable contaminée « cause plus de 500 000 décès provoqués par la diarrhée chaque année ».

En 2015, une liste de dix-sept objectifs de développement durable à atteindre en 2030 a été adoptée par les pays membres des Nations unies. L’un d’eux est de garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources hydriques. Cet objectif ne pourra pas être atteint « à moins que des mesures ne soient prises pour utiliser les ressources financières de manière plus efficace et accroître les efforts pour identifier de nouvelles sources de financement », prévient l’OMS.

Financements insuffisants

Les pays ont augmenté de 4,9 % en moyenne annuelle leurs dépenses en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène durant ces trois dernières années, pointe le rapport onusien. Toutefois 80 % des Etats rapportent que les financements dédiés à ces questions sont toujours insuffisants pour répondre aux objectifs des Nations unies. Pour y parvenir, les investissements en infrastructures devront tripler et atteindre 114 milliards de dollars (107 milliards d’euros) chaque année, selon des chiffres de la Banque mondiale cités par l’OMS. Ce chiffre ne prend pas en compte les coûts de fonctionnement et de maintenance.

« C’est un défi que nous avons la capacité de résoudre », estime Guy Ryder, président de l’ONU-Eau et directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT). « Accroître les investissements dans l’eau et l’assainissement peut générer des avantages importants pour le développement et la santé humaine, créer de l’emploi. » Pour y atteindre ce but, l’OMS souligne la nécessité de trouver de nouvelles sources de financement, comme les taxes.