Une commission va être mise en place pour assurer le suivi au-delà des élections du dossier de l’éventuelle reprise de l’usine d’électroménager Whirpool d’Amiens, menacée de fermeture, ont annoncé les syndicats reçus jeudi 13 avril par le premier ministre, Bernard Cazeneuve, à Matignon.

Cette commission visera à assurer « la poursuite » des discussions concernant le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE − plan de licenciement) et une possible reprise « au-delà » de la présidentielle, a expliqué à la presse Cécile Delpirou, déléguée syndicale CFE-CGC du site de Whirlpool Amiens, qui emploie près de 290 personnes. Et d’expliquer :

« Aujourd’hui on a des politiques qui s’intéressent au dossier, mais qu’est-ce qu’il va se passer dans un mois ? Donc un certain nombre de choses sont mises en place pour que ça puisse perdurer au-delà de l’échéance électorale. »

Les organisations syndicales de Whirlpool et du sous-traitant Prima « seront tenues étroitement informées de l’avancement » du dossier de reprise, a assuré Matignon de son côté dans un communiqué. Le gouvernement a également dit attendre de la direction de Whirlpool des mesures « exemplaires » d’accompagnement du PSE et veiller à ce que « toutes les obligations » du grand groupe américain de l’électroménager « soient respectées, dans l’intérêt des salariés ».

Deux propositions « particulièrement intéressantes »

Promise lors d’un passage de M. Cazeneuve à Amiens le mois dernier, cette réunion à Matignon en présence de plusieurs membres du gouvernement, d’élus locaux et du président Les Républicains de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avait notamment pour but de faire un point sur les intérêts manifestés pour une reprise du site.

« Une quinzaine de groupes » ont manifesté leur intérêt, a rappelé jeudi matin sur BFM Business le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie, Christophe Sirugue. « Deux [propositions de reprises] nous semblent particulièrement intéressantes », a-t-il précisé. Aucun nom n’a filtré, pour maximiser les chances de reprise.

A la fin de janvier, le groupe américain avait annoncé son intention de délocaliser la production en Pologne et de fermer l’usine de sèche-linge en juin 2018, dans une Picardie déjà frappée par de nombreuses fermetures de sites industriels.

Quant au sous-traitant Prima, qui emploie 55 personnes, « ils vont associer le PSE Whirlpool à Prima », s’est félicité Jean-Jacques Leleu, représentant Force ouvrière, en sortant de Matignon.

Une nouvelle manifestation des salariés, très remontés contre Whirlpool, est maintenue mardi à Amiens.