Vue de la prison de Fleury-Mérogis, datée d’octobre 2015. | ERIC FEFERBERG / AFP

Les surveillants de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) ont décidé dans la soirée du mercredi 12 avril de maintenir la pression sur l’administration pénitentiaire. Ils prévoient de nouvelles actions pour protester contre l’agression de six gardiens.

Réunis par l’intersyndicale locale – Ufap-Unsa Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire –, ils ont choisi en assemblée générale « d’aller jusqu’au bout », a expliqué à l’Agence France-Presse Thibault Capelle, du syndicat FO Pénitentiaire. La possibilité d’un nouveau blocage a été exclue : lundi, 350 d’entre eux avaient bloqué l’accès à la plus grande prison d’Europe.

Les surveillants veulent une nouvelle rencontre avec la direction de l’administration pénitentiaire, qui est venue entamer des négociations mardi. Sans rendez-vous d’ici vendredi 21 avril 10 heures, ils menacent d’aggraver leur mouvement. Même avertissement si les négociations débouchent sur une impasse.

« Si la réponse finale n’est pas satisfaisante, nous reprendrons un mouvement de grande ampleur, a promis M. Capelle. Dans ce cas de figure, le blocage de lundi passera pour un apéritif. »

Mesures « insuffisantes »

Ils réclament un désengorgement de Fleury-Mérogis et des effectifs supplémentaires, dans une prison remplie à 160 % de sa capacité et où presque 150 postes de fonctionnaires sont vacants. Les surveillants demandent aussi l’abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus, et une fouille générale du lieu.

Mardi, la direction de l’administration pénitentiaire s’est engagée à transférer 350 détenus de la région Ile-de-France vers des établissements d’autres régions, pour désencombrer les prisons franciliennes dont le taux de suroccupation avoisine pour certaines 200 %. Elle a aussi promis de « renforcer » les fouilles sur le long terme à Fleury.

Les syndicats jugent ces mesures « insuffisantes ». « Les collègues restent particulièrement sceptiques. ils veulent des précisions, notamment sur la question des effectifs », rapporte M. Cappelle. « La direction estime qu’une fouille générale serait inefficace et trop coûteuse. Mais on en a absolument besoin pour assainir la détention des armes de fortune fabriquées par les détenus et des téléphones portables, afin de repartir sur de bonnes bases. »