Le programme s’appelle « Hell » (« enfer »). D’après une enquête du magazine The Information, spécialisé dans la Silicon Valley, ce logiciel a été conçu et utilisé par Uber de 2014 à 2016 pour espionner les utilisateurs et les chauffeurs de son grand concurrent, Lyft. « Hell » utilisait une vulnérabilité dans le fonctionnement de Lyft pour identifier, par le biais de fausses demandes de course, quels étaient ses chauffeurs en fonction de leur géolocalisation.

La société Uber comparaît ces données avec ses propres fichiers pour déterminer quels chauffeurs travaillaient à la fois pour elle et pour Lyft. Le logiciel d’Uber privilégiait alors ces chauffeurs dans l’attribution des courses, s’assurant ainsi qu’ils ne seraient que très peu disponibles pour les utilisateurs de Lyft. Seule une poignée de cadres de l’entreprise était au courant de l’existence de ce programme, selon The Information.

Uber, qui n’a pas souhaité commenter les révélations du magazine américain, avait été accusée à plusieurs reprises ces dernières années de pratiques déloyales envers son principal concurrent aux Etats-Unis.

Au début de mars, le New York Times avait également révélé l’existence d’un autre programme secret de l’entreprise, baptisé « Greyball », qui identifiait les personnes suspectées de travailler pour la police ou les services de contrôle, et qui leur faisait alors croire qu’aucune voiture n’était disponible.