La Chine lance un avertissement aux Etats-Unis. « Un conflit pourrait éclater à tout moment » en Corée du Nord, a prévenu, vendredi 14 avril, le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, après de nouvelles menaces de Donald Trump envers le régime de Pyongyang.

« Le dialogue est la seule issue », a déclaré M. Wang lors d’un point de presse à Pékin en compagnie de son homologue français, Jean-Marc Ayrault, au lendemain de propos du président américain promettant que le « problème » nord-coréen serait « traité ». Quiconque provoquerait un conflit dans la péninsule coréenne « devra[it] assumer une responsabilité historique et en payer le prix », a martelé, en guise de réponse, le ministre chinois.

Dans le dossier du nucléaire nord-coréen, « le vainqueur ne sera pas celui qui tient les propos les plus durs ou qui montre le plus ses muscles », a renchéri M. Wang, sans citer explicitement les récentes menaces du président américain. Et de plaider :

« On a le sentiment qu’un conflit pourrait éclater à tout moment. Je pense que toutes les parties concernées doivent être hautement vigilantes vis-à-vis de cette situation. »

« Paix et stabilité »

La Chine, considérée comme la seule alliée de la Corée du Nord, s’oppose au programme nucléaire à visée militaire du régime de Kim Jong-un, mais appelle régulièrement les Etats-Unis à la retenue.

En vain. Donald Trump a, en effet, annoncé samedi dernier l’envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl Vinson, escorté par trois navires lance-missiles, avant d’évoquer une « armada » comprenant également des sous-marins. Un tel porte-avions transporte en général 70 à 80 avions ou hélicoptères, dont une cinquantaine d’avions de combat.

Le président chinois, Xi Jinping, qui a été reçu la semaine dernière par son homologue américain dans sa résidence de Floride pour le premier sommet sino-américain du mandat de M. Trump, a insisté mercredi lors d’un entretien téléphonique sur « le maintien de la paix et de la stabilité » dans la péninsule coréenne. Il s’est dit prêt à « maintenir la communication et la coordination » avec les Etats-Unis dans ce dossier, selon la chaîne de télévision chinoise CCTV.