Emmanuel Macron lors du Sommet des start-up, le 13 avril au palais Brongniart. | JACQUES DEMARTHON / AFP

En termes électoraux, on appelle cela être en terrain conquis. En venant s’exprimer devant un parterre d’entrepreneurs de la nouvelle économie, jeudi 13 avril, au Palais Brongniart, à Paris, Emmanuel Macron ne craignait pas de subir des quolibets ni même de susciter le scepticisme, tant les liens, et la communauté de pensée, sont forts entre la French tech  et le ministre, de 2014 à 2016, de l’économie, de l’industrie et du numérique.

Le candidat d’En marche ! à la présidence de la République s’est d’ailleurs plu à se rappeler ces années : « C’est la plus belle politique publique qu’en tant que ministre j’ai eue à conduire, parce que je n’ai jamais croisé quelqu’un qui me demandait quelque chose et parce que je n’ai à peu près rien eu à faire : vous aviez déjà tout fait. »

Devant environ six cents personnes, M. Macron a décliné les mesures de son programme pour faire de la France, dans les cinq années à venir, une start-up nation – en anglais dans le texte : mesures fiscales, simplification législative, mobilisation des moyens européens, politique de fermeté face aux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) pour permettre l’éclosion de « Google européens ».

« Une alliance bolivarienne »

Applaudi quand il a appelé à une plus grande diversité dans les start-up, notamment en ce qui concerne la féminisation, suscitant les rires de l’assemblée quand il a raillé ceux qui cherchent le salut dans « une alliance bolivarienne », M. Macron était venu demander aux entrepreneurs de l’« aider à changer le pays », en irriguant de leur culture l’économie et la société. Il en aura convaincu plus d’un, dont certains, à l’image de Quentin Sannié, cofondateur de Devialet (100 millions d’euros levés en novembre 2016) n’ont pas hésité à afficher publiquement leur soutien public au candidat.

Mêmes louanges de la part de Claude Perdriel, propriétaire du magazine Challenges, organisateur de l’événement, qui l’a comparé, à « une start-up à lui seul », qui pourrait être « une licorne au soir du 7 mai ». Métaphore que le candidat a semblé filer tout au long de son discours, sur un registre très politique. Comme lorsqu’il a loué les mérites des entreprises qui « avoisinent plutôt les quinze ans d’ancienneté », quand celles du CAC 40 sont plus que séculaires. Un appel à peine voilé au renouvellement de la classe politique. Mais aussi quand il a rappelé que, dans l’univers des start-up, « les héros d’un jour sont parfois les oubliés du lendemain ».