Le compositeur Philip Glass lors d’une conférence de presse à Linz (Autriche), le 13 janvier 2017. | WERNER KERSCHBAUMMAYR/AFP

« D’où vient la musique ? » C’est pour répondre à cette question que Philip Glass (né en 1937) s’est mis à composer. Dans l’autobiographie Paroles sans musique, il y répond au cours d’un récit qui montre la résonance entre la vie et l’œuvre. En écoutant, adolescent, Wilhelm Furtwängler diriger Beethoven, Phil Glass se préparait sans le savoir à travailler vingt-cinq ans plus tard avec le metteur en scène Bob Wilson, un autre « maître de la lenteur », avec lequel il signerait l’opéra Einstein on the Beach. En fréquentant, en 1953, les clubs de jazz de Chicago, le compositeur emmagasinait « l’énergie brute » du be-bop qui animerait des œuvres telles que Music in Twelve Parts.

En travaillant, à Paris, en 1966, sur un film avec Ravi Shankar, il découvrait la possibilité de « garder en tête une image sonore sans avoir besoin de la noter », une pratique qui consisterait à produire les parties séparées (instrument par instrument) avant la partition d’ensemble… Le voyage en Inde, le compagnonnage avec les plasticiens de New York, sont mis en perspective avec art. Mais comme John Cage qui reprochait à Phil Glass d’aligner « trop de notes », on regrette qu’il use ici de trop de mots. Le compositeur se défend, certes, d’être un minimaliste et encore moins un répétitif (puisqu’il ne présente rien à l’identique).

Couverture de l’ouvrage de Philip Glass, « Paroles sans musique ». | LA RUE MUSICALE

Paroles sans musique, de Philip Glass, collection La Rue musicale de la Philharmonie, 448 pages, 26 euros.