Retransmise à la télévision, la parade lors de son passage sur la place Kim Il-sung à Pyongyang, le 15 avril. | AP

« Nous sommes prêts à répliquer à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire de notre façon. » C’est en ces termes que Choe Ryong-hae, le numéro deux du régime nord-coréen, a mis en garde le président américain, samedi 15 avril, alors que le porte-avions américain Carl Vinson et sa flottille font route vers la péninsule coréenne.

S’exprimant avant le début de la gigantesque parade militaire organisée à Pyongyang à l’occasion du 105e anniversaire de Kim Il-Sung, le fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), il a promis que son pays était « prêt à répondre à une guerre totale par une guerre totale ».

Dans une déclaration diffusée vendredi par KCNA, l’agence de presse officielle de la Corée du Nord, l’armée nord-coréenne avait quant à elle assuré que les bases américaines en Corée du Sud, « tout comme les quartiers généraux du Mal », tels que la présidence sud-coréenne à Séoul, seraient « pulvérisés en quelques minutes » en cas de guerre.

Un message à la communauté internationale

Ce discours a précédé la parade, lors de laquelle des milliers de soldats ont défilé au pas de l’oie devant le leader du régime, Kim Jong-un, après avoir patienté des heures dans des centaines de camions alignés le long des rives du Taedong, le fleuve qui traverse la capitale nord-coréenne.

L’armée sud-coréenne estime que les missiles présentés samedi lors du grand défilé organisé à Pyongyang, la capitale nord-coréenne, pour la fête nationale, comprennent deux nouveaux types de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), rapporte l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Outre la célébration du Jour du Soleil, nom officiellement donné au jour de la naissance de Kim Il-sung, le grand-père de l’actuel numéro un Kim Jong-un, il s’agit pour ce pays communiste isolé sur la scène internationale d’adresser un message sans équivoque aux Etats-Unis, à la Corée du Sud et au Japon sur sa puissance militaire.

Selon de nombreux observateurs, la Corée du Nord, dont le programme nucléaire est à l’origine de tensions internationales grandissantes, pourrait profiter de cette date anniversaire pour procéder samedi à un nouveau tir de missile balistique, voire même à son sixième essai nucléaire, deux manœuvres interdites par la communauté internationale.

La Chine a dit souhaiter coopérer avec la Russie pour « contribuer à apaiser au plus vite la situation » autour de la Corée du Nord, a déclaré le ministre des affaires étrangères chinois Wang Yi à son homologue russe Sergueï Lavrov.

« L’objectif commun de nos deux pays est de faire revenir toutes les parties à la table des négociations », a indiqué M. Wang lors d’une conversation téléphonique avec M. Lavrov vendredi soir, selon un communiqué publié sur le site internet du ministère.

Avant de promettre de « traiter » le « problème » nord-coréen, jeudi, le président Donald Trump avait annoncé l’envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl Vinson et de trois navires lance-missiles, puis évoqué une « armada » comprenant des sous-marins. Un déploiement qualifié d’« insensé » par le régime de Pyongyang.