Le Parlement européen a déjà sanctionné Marine Le Pen pour avoir rémunéré comme assistante parlementaire européenne Catherine Griset, à une époque où cette dernière était la secrétaire, puis la chef de cabinet de la dirigeante du Front national. | Christian Hartmann / REUTERS

A huit jours de l’élection présidentielle, le calendrier des affaires judiciaires continue de se télescoper avec la campagne. La commission des affaires juridiques du Parlement européen pourrait convoquer Marine Le Pen avant le second tour de la présidentielle pour débattre d’une éventuelle levée de son immunité dans le dossier des assistants parlementaires européens du Front national, a déclaré, samedi 15 mars, à Reuters Laura Ferrara, membre du Mouvement 5 étoiles (M5S), parti eurosceptique italien, et vice-présidente de cette commission.

Les juges français chargés de cette enquête ont demandé la levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen et d’une autre représentante du Front national (FN) au Parlement européen, Marie-Christine Boutonnet, qui sont soupçonnées d’avoir fait salarier par le Parlement européen des assistants qui travaillaient en réalité pour le FN.

« La commission des affaires juridiques du Parlement européen a convenu que (Marine) Le Pen soit convoquée pour une audition à la première date possible en mai », a dit Laura Ferrara. Elle a précisé que cette audition pourrait se tenir dès la première semaine de mai, soit avant le second tour, prévu le dimanche 7 mai. Laura Ferrara a ajouté que Marine Le Pen pourrait refuser d’être entendue par cette commission.

« Sous réserve des résultats de l’élection présidentielle »

Mme Le Pen a fait valoir son immunité parlementaire et a refusé de se rendre aux convocations de la police en février et de juges d’instruction en mars. Rodolphe Bosselut, l’avocat de la candidate, a rappelé qu’elle s’était engagée à « se présenter devant les juges après les législatives, sous réserve des résultats de l’élection présidentielle ».

Le parti d’extrême droite dément avoir mis sur pied un système frauduleux et dénonce ce qu’il qualifie d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.

Le Parlement européen a déjà sanctionné Marine Le Pen pour avoir rémunéré comme assistante parlementaire européenne Catherine Griset, à une époque où cette dernière était la secrétaire, puis la chef de cabinet de la dirigeante du Front national.

La procédure de levée de l’immunité parlementaire d’un eurodéputé, qui s’étale généralement sur quelques mois, passe par un examen en commission puis en séance plénière.

L’immunité de la candidate d’extrême droite a été levée le 2 mars dans un dossier distinct, celui de la publication sur Twitter par Marine Le Pen de photographies d’exécutions par le groupe Etat islamique (EI).