Philippe GIlbert, ici après sa victoire dans le Tour des Flandres. | Geert Vanden Wijngaert / AP

Au sommet du Cauberg, deux kilomètres plus loin ou après une dernière boucle autour de Valkenburg : quel que soit le parcours de l’Amstel Gold Race, Philippe Gilbert sait y faire avec la seule classique néerlandaise. Le Wallon s’est imposé pour la quatrième fois dimanche (2010, 2011, 2014, 2017) sur une course que les organisateurs avaient redessiné afin d’éviter qu’elle ne se résume, comme c’était devenu le cas, à un sprint en côte sur le Cauberg.

Ce nouveau parcours, du point de vue du spectacle, a été un succès : la dernière heure de course a été emballante. Elle n’a pas favorisé, comme les directeurs sportifs le pensaient, les destins des sprinteurs, englués dans le peloton dans les côtes qui ont finalement forcé la sélection. Et l’on a retrouvé à l’avant un fameux mélange de héros des courses de Flandre, de spécialistes des classiques ardennaises et de coureurs de courses par étapes.

Dans un sprint à deux, Gilbert a devancé le Polonais Michal Kwiatkowski, qui avait fait son effort un peu trop tôt. Gilbert a recollé à sa roue et l’a dépassé dans les 100 derniers mètres. Les deux hommes avaient déjà remporté les deux premiers monuments de la saison : le Milan San-Remo pour Kwiatkowski, le Tour des Flandres pour le Gilbert.

Van Avermaet, vaine poursuite

Ils s’étaient extraits d’un groupe de sept en haut de la dernière côte du parcours, le Bemelerberg, à cinq kilomètres de l’arrivée. C’est Gilbert, déjà, qui avait provoqué cette échappée à 40 kilomètres de l’arrivée, sur les pentes du Kruisberg. Elle comprenait, outre le favori belge, quelques outsiders du jour, comme le Suisse Michael Albasini (finalement troisième) et l’Australien Nathan Haas.

Une dizaine de kilomètres plus loin, l’autre grand coureur de ce début de saison, Greg Van Avermaet, accélérait dans le Keutenberg, une pente toute droite qui ne fait pas dans les sentiments. Il était suivi, puis doublé, par Kwiatkowski, qui parvenait à rentrer seul sur les échappés. Derrière, Van Avermaet en était réduit à chasser avec Alejandro Valverde, Fabio Felline et le Français Warren Barguil, entre autres, mais ces favoris ne parvenaient jamais à combler l’écart. Ils étaient repris juste avant l’arrivée par le peloton, emmenés par les sprinteurs déçus.

Dans le match très honorifique de meilleur coureur du printemps, Philippe Gilbert peut prétendre avoir égalisé avec Greg Van Avermaet. Il lui reste deux courses, la Flèche Wallonne (mercredi 19 avril) et Liège-Bastogne-Liège (dimanche 23 avril), pour prendre l’avantage. À condition qu’il reste un peu de carburant à celui qui est sur la brèche, et au sommet de sa forme, depuis maintenant un mois. Facile dans les montées, il a aussi montré son aisance dans les descentes sur le podium de la course sponsorisée par le brasseur néerlandais.

Les organisateurs, de leur côté, vont sans nul doute se réjouir du succès de ce nouveau parcours et renouveler l’expérience en 2018.