Le pilote Ferrari Sebastian Vettel célèbre sa victoire à Bahrein le 16 avril. | Hassan Ammar / AP

« Une course parfaite de Sebastian, un peu folle aussi, mais c’est dans les gènes de Ferrari : la performance et la folie. » Le patron de l’écurie italienne, Maurizio Arrivabene, a salué à sa façon la victoire de son pilote Sebastian Vettel, vainqueur dimanche 16 avril du Grand Prix de Bahrein, le troisième du championnat du monde de Formule 1.

Une prise de parole du patron de la Scuderia qui tranche avec le mutisme affiché de l’équipe italienne depuis le début de la saiso, et semble confirmer ce que Mercedes redoute depuis l’hiver : la fin de trois années de suprématie.

Sans présumer de l’avenir, le pilote allemand de Maranello a en effet réalisé une course quasi parfaite sur un circuit de Sakhir très différent de ceux de Melbourne ou Shanghai, avec sa course nocturne, son sable sur la ligne droite des stands, le vent, la température élevée du jour qui chute rapidement la nuit, d’où une gestion des pneumatiques délicate.

Malgré cette nouvelle donne, et un départ en deuxième ligne, les voitures rouges confirment. En refusant de se donner à fond pendant les qualifications pour garder toute son énergie le jour de la course, Ferrari engrange son 226e trophée en F1, et Vettel son 44e.

Première pole position pour Valterri Bottas (Mercedes) le 16 avril à Bahrein. | Hassan Ammar / AP

Bottas obéit...avec un peu de retard

Depuis vendredi pourtant, il n’y en avait que pour Mercedes, pour Valtteri Bottas en particulier, le pilote finlandais sur un petit nuage d’avoir signé sa première pôle position.

Le lendemain, son dauphin Lewis Hamilton, triple champion du monde (2008, 2014 et 2015), a loupé son départ. Troisième derrière Bottas et Vettel, il a demandé à son coéquipier de le laisser passer (au 22è tour, sur les 57 du Grand Prix). Ce dernier s’est exécuté, mais à retardement. Des secondes qui ont compté dans les dix derniers tours, lorsque, Bottas distancé, Hamilton se retrouvait en seul recours possible pour Mercedes, mais à condition de remonter 13 secondes. Difficile, d’autant que le Britannique avait par ailleurs écopé de 5 secondes de pénalités pour avoir freiné l’entrée au stand de Daniel Ricciardo (Red Bull).

La Mercedes de Lewis Hamilton, deuxième à Bahrein le 16 avril. | POOL / REUTERS

« On n’est pas content, a reconnu Toto Wolff, dimanche 19 avril. On a eu des problèmes de pression sur les pneumatiques ». Le patron de Mercedes estime toutefois que ses flèches d’argent restent compétitives. Et il a refusé d’accabler Valtteri Bottas.

Valtteri Bottas avait pourtant promis de se rattraper après son dimanche difficile à Shanghai, où il s’était mis à la faute tout seul derrière la voiture de sécurité alors qu’il tentait de chauffer ses pneus. Pour remporter son premier Grand Prix, le « Finntastic », devra encore attendre.

Abandon de Verstappen

Le Grand Prix de Bahrein a par ailleurs été marqué par de nombreux abandons « groupés ». Outre Stoffel Vandoorne (McLaren) qui n’a même pas pris le départ, la Red Bull de Max Verstappen sortait de route en douceur au 13e tour, après une rupture des freins. Puis Lance Stroll (Williams), tamponné à l’arrière par la Toro Rosso de Carlos Sainz (Red Bull), la voiture de sécurité entrait en action le temps de l’évacuation des monoplaces. S’y ajoutait l’arrêt de l’Haas de Kévin Magnussen.

Sachant profiter de la neutralisation de la compétition, Sebastian Vettel récupérait les commandes, suivi de Bottas et Hamilton. En milieu de peloton, le jeune Français Esteban Ocon (Force India) confortait sa 10e place, qu’il conservera jusqu’à l’arrivée, inscrivant son troisième point.

Alonso bloqué à zéro

A un tour de la fin, alors que Sebastian Vettel roulait vers une victoire assurée, suivi par les Mercedes de Hamilton et Bottas, Renault se réjouissait d’inscrire ses premiers points grâce à la 9e place de Nico Hülkenberg. Même joie pour le Français Romain Grosjean (Haas). Mais toujours pas pour Fernando Alonso, contraint pour la troisième fois en trois Grands Prix d’abandonner, sa McLaren-Honda étant incapable de tenir la distance.

La Ferrari de Sebastian Vettel, victorieuse le 16 avril à Bahrein. | Hassan Ammar / AP

De quoi conforter le double champion du monde espagnol dans son choix de renoncer au Grand Prix de Monaco, le 28 mai, pour participer, pour la première fois de sa carrière, aux 500 Miles d’Indianapolis, à l’occasion du retour de McLaren sur la grille de départ.

Vendredi 14 avril, l’écurie britannique annonçait dans un communiqué, que Jenson Button remplacerait Fernando Alonso pour le Grand Prix monégasque. Le champion du monde 2009 est en effet toujours sous contrat avec McLaren.