Marine Le Pen, le 17 avril 2017, au Zénith de Paris. | JOEL SAGET / AFP

Marine Le Pen a déclaré lundi 17 avril, lors d’un meeting au Zénith de Paris, qu’elle souhaitait instaurer un « moratoire immédiat sur toute l’immigration légale » si elle était élue à la présidence de la République le 7 mai.

A six jours du premier tour de l’élection présidentielle, la candidate du Front national a fait part de sa volonté d« arrêter » ce qu’elle considère comme un « délire, cette situation incontrôlée qui nous entraîne vers le fond ». Selon la dirigeante du parti d’extrême droite, ce moratoire serait destiné à « faire le point de la situation avant de mettre en place de nouvelles règles et une nouvelle régulation ».

Cette mesure ne figure pas dans le programme présidentiel de la candidate du Front national, qui avait jusque-là annoncé vouloir déjà « réduire l’immigration légale à un solde annuel de 10 000 » et « supprimer les pompes aspirantes de l’immigration ».

Au cours de ce meeting, Marine Le Pen a également déclaré, en reprenant ironiquement le « moi, président » qu’avait lancé le socialiste François Hollande alors que l’actuel président de la République était encore candidat :

Moi présidente, le rétablissement des frontières sera mis en place dès le lendemain de ma prise de fonctions. Je recruterai 6 000 douaniers supplémentaires pour le quinquennat.

Irruption d’opposantes pendant le meeting

Mme Le Pen a également déclaré, au sujet des réfugiés, vouloir « [mettre] en place des solutions locales avec des camps humanitaires protégés, mais chez eux ». Et « pour l’immigration, nous passerons des accords avec les pays d’origine en échange d’une coopération économique restaurée », a-t-elle poursuivi.

Ce meeting au Zénith aura été interrompu à deux reprises par des militantes opposées au Front national. Une jeune femme a d’abord fait irruption en montant à la tribune pendant la prise de parole de Marine Le Pen, avant de se faire plaquer par le service d’ordre. Une autre a ensuite réussi à monter sur l’estrade réservée aux caméras.

Dans la foulée, Marine Le Pen a attribué la responsabilité de ce premier incident à « des extrémistes d’extrême gauche ». La candidate du Front national a estimé que les manifestants opposés à son parti « viennent perturber le meeting de la seule femme qui défend les femmes ». Marine Le Pen n’est pourtant pas la seule femme parmi les onze candidats à la présidentielle : il y a aussi Nathalie Arthaud, représentante de Lutte ouvrière.

Plus tôt dans la journée, aux abords de la salle, quelques militants antifascistes avaient déjà tenté de s’opposer au rassemblement du parti d’extrême droite.