Des Palestiniens brandissent des portraits de leurs proches détenus en Israël, à l’occasion de la Journée des prisonniers, à Naplouse, en Cisjordanie, le 16 avril 2017. | ABED OMAR QUSINI / REUTERS

Plus d’un millier de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont commencé lundi 17 avril une grève de la faim collective, inédite depuis des années, selon Issa Qaraqee, chargé de la question des prisonniers au sein de l’Autorité palestinienne. Ils répondent à l’appel de Marouan Barghouthi, l’une des personnalités les plus populaires du Fatah, la principale composante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), condamné à la perpétuité et grand rival du président, Mahmoud Abbas.

« Selon les informations dont nous disposons pour le moment, 1 500 prisonniers refusent de se nourrir », pour dénoncer leurs conditions de détention, a déclaré Amani Sarahneh, porte-parole du Club des prisonniers palestiniens, l’association qui fait autorité dans les Territoires occupés sur la question des détenus.

Des « vérifications » en cours

Des vérifications par l’administration pénitentiaire israélienne sont en cours « pour voir combien de prisonniers refusaient effectivement de se nourrir [lundi], car certains pourraient se borner à une grève symbolique et recommencer à manger ensuite », d’après son porte-parole Assaf Librati. De son côté, le Club des prisonniers affirme que « l’administration pénitentiaire a confisqué tous les biens qui se trouvaient dans les cellules des grévistes et a commencé à transférer des détenus grévistes vers d’autres prisons ».

Cette grève de la faim illimitée est lancée à l’occasion des célébrations de la Journée des prisonniers, observée chaque année par les Palestiniens depuis plus de quarante ans. Plus de 6 500 Palestiniens, dont 62 femmes et 300 mineurs, sont actuellement emprisonnés par Israël. Environ 500 d’entre eux sont sous le régime extrajudiciaire de la détention administrative, qui permet une incarcération sans procès ni inculpation.

« Mettre fin aux abus »

Marouan Barghouti, grand rival du président palestinien, Mahmoud Abbas, au sein du Fatah, a expliqué dans une tribune envoyée au quotidien New York Times depuis sa prison de Hadarim, dans le nord d’Israël, que cette grève visait à « mettre fin aux abus » de l’administration pénitentiaire.

« Israël a établi un système judiciaire à deux vitesses, un apartheid judiciaire qui garantit une impunité pour les Israéliens ayant commis des crimes contre des Palestiniens et criminalise la présence et la résistance palestinienne », écrit M. Barghouthi, qui dénonce également la « torture » et les « traitements dégradants ».