Des internes en médecine suivent à vélo un corbillard portant un cercueil factice symbolisant la Sécurité sociale, le 22 octobre 2007, à Lingolsheim (Bas-Rhin). | OLIVIER MORIN / AFP

L’Intersyndicat national des internes (ISNI) a déposé « un préavis de grève illimité » à partir de mardi 18 avril. Il a été rejoint par le Syndicat des médecins hépato-gastroentérologues (Synmad). Les internes ont également le soutien du premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF, et de présidents de sections du Conseil national des universités (CNU) et de collèges de cardiologie, néphrologie et hépato-gastroentérologie.

Depuis plusieurs années, les ministères de la santé et de l’enseignement supérieur travaillent à la réforme du troisième cycle des études médicales, c’est-à-dire de l’internat, qui débute en fin de sixième année et dure de trois à cinq ans selon les spécialités, en concertation avec l’ensemble du secteur.

Réduction du temps de formation

Problème, cette réforme très attendue, qui ne s’appliquera qu’aux prochains internes, maintient un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastroentérologie, alors que l’ISNI et ses soutiens en réclament cinq. « La médecine évolue », souligne Olivier Le Pennetier, président du syndicat, pour justifier une année supplémentaire dans l’apprentissage de nouvelles techniques. Or, la réforme pourrait même entraîner une réduction du temps de formation, selon lui. Elle prévoit l’instauration d’un « statut d’assistant de troisième cycle » en quatrième année, alors que les postes d’assistants sont actuellement réservés aux praticiens ayant terminé leur internat, explique-t-il.

De son côté, le ministère assure que la durée de formation n’est pas réduite et sera désormais « révisable annuellement ». Mais tout « allongement nécessite que l’on s’assure des capacités de formation », prévient-il.

Les internes sont invités à se rassembler le 18 avril à 16 heures devant le ministère de l’enseignement supérieur, à Paris, pour contester l’arrêté qui doit être présenté au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche. En province, des rassemblements sont également prévus en matinée dans les halls des CHU. L’ISNI réclame également des garanties concernant la rémunération ou le nombre de terrains de stage à disposition des apprentis médecins.

A l’hôpital, « internes grévistes et seniors se sont organisés » pour garantir la continuité des soins, a assuré Olivier Le Pennetier.